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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Un jour d’été

Je t’aime : cela m’arrive comme un arc-en-ciel après la pluie, comme un feu de grange, comme un rire inextinguible, je t’aime comme on aime la vie, comme on traverse un champ de fleurs de lin, comme on se récite à voix basse un poème oublié, comme on fait quelques pas de danse sans savoir danser, comme on oublie ses chagrins, comme on s’enivre d’un rien, je t’aime comme on se parle à voix basse sous la lumière des étoiles, comme on caresse en silence un corps aimé, comme on entre dans la mer, un jour d’été.



Poème de michelconrad
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Pays sans chapeau

– À W.-D., mon ami poète du bout du monde


Une goutte de terre au beau milieu des flots,
Petit bout d’Amérique en ses malheurs enclos,
Un frêle morceau d’île au bord de l’océan,
Un pays palpitant au désespoir béant…
 
En quelques mots, l’esprit emporté par le sien,
Son doux cœur frémissant à l’unisson du mien,
J’ai épousé ces ciels, ces visages ardents,
Depuis mon horizon paisible et inconscient.
 
Fenêtre ouverte en grand sur une terre exquise
De couleurs chatoyantes en rivages offerts
Aux caprices insensés du ciel et de la mer,
Aux soubresauts cruels de failles insoumises.
 
Son verbe délicat, sa passion singulière
Me contèrent l’espoir, la douleur et l’enfer
D’un peuple survivant à ces fléaux fatals
Quêtant dans le ciel noir un étrange fanal,
 
Les mains nues, le cœur pur, la foi inaltérable,
D’un pays mystérieux, aux charmes désirables,
Sortilèges enchanteurs, poésie foudroyante,
Et toutes ses fiertés méconnues mais criantes.
 
Dès lors je rêve en vain aux cimes majestueuses,
Aux azurs infinis, aux plages langoureuses,
Aux arbres tropicaux, à la lumière reine,
Qui portent en leur sein tant de souffrances humaines…



Poème de Esterina
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La femme-océane

Son corps, torche vivante

à l’horizon de la mer

port d’attache

où revient toujours le navire

baie endormie

avant le cap des tempêtes

plage dorée frangée d’écume

sous la houle des Tropiques

            .   .   .   .   .         

 

sauvé des naufrages de la nuit,

tu sens ce corps familier

                  flanc contre flanc

dans les lueurs de l’aube



tu peux à nouveau


                           lever l’ancre


vers les eaux libres


                    de la haute mer



Poème de Jped
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Aveuglément

Un appétit de confort vertigineux

Est l’unique motivation de l’époque

A reculons de nos émotions artistiques

Un rouleau compresseur très impatient

Nous dame le chemin

Incapables de trancher

Ce lien qui nous robotise

Nous confondons le bonheur et la routine

Chaque croisement est illusoire

Car toute direction nous ramène sur la voie royale

Des nobles privilèges

Qu’il est doux de vivre les yeux grands fermés !


Poème de Minofabbri
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Petit Diamant

Je semais quelques mots au hasard de mes jours
Sur les sentiers obscurs de mon rêve étiolé.
Je n’en espérais rien qu’un délicieux séjour
Au pays de mes plus intimes feux follets.
 
Dès lors, tu pris ma main quand je n’y pensais pas,
Me plongeas dans des mots que je n’espérais pas,
Puis tu m’ouvris la voie d’un monde méconnu
Où la lumière est pure et le souffle ténu.
 
Je te suivis, docile et toute émerveillée
Me laissant enchanter par la douce puissance
De ton verbe envoûtant, sans la moindre défiance
Et depuis, dans mon cœur, couve un profond brasier
 
Que même un océan entier ne peut éteindre
Et qui, soufflant son feu, m’invite à tout enfreindre :
Dévier de mon chemin, abandonner mon train
Pour partir à l’envers vers d’autres lendemains,
 
Poursuivre un horizon qui n’était pas le mien
M’accrocher à un songe étrange et incertain…
N’est-ce pas le bonheur qui déploie ses présages ?
N’est-ce pas paradis que ce fier paysage ?


Poème de Esterina
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