L’é-toile de Noël

Dans cet espace clair aux lignes épurées,

Clôturé de haies blanches, se tient avec fierté

En gare Montparnasse, un sapin décoré

D’albes sphères brillantes de tailles variées,

Argent étincelant, ou or mat et lustré,

Parmi ses vertes branches d’aiguilles hérissées.

Il trône en majesté en ce temps de Noël,

Célébrant la venue des fêtes espérées,

Bien qu’aucun ornement ne brille à son sommet ;

Mais il est d’une soie légère surmonté

Attirant mon regard un peu déconcerté,

Intrigué par ces fils tendus de tous côtés.

Voilà l’arbre de vie bel et bien couronné

Par le travail agile d’une artiste ignorée ;

À défaut de l’Étoile brillante du Berger,

L’é-toile d’araignée

Saisir un regard

– À Marie Joignaux –

Saisir un regard, un sourire,

Une parole, une émotion,

Une lueur venant de l’âme,

Quelques notes en filigrane

D’une existence aux yeux complices

Qui s’avance en nous faisant signe

Présence discrète, sensible,

Que l’on accueille simplement,

Avec chaleur et attention,

L’esprit clair et le cœur confiant,

Tel un cadeau sur le chemin

Qui se révèlera demain

Une bouteille à la mer

– À Hovhannès –

Tout tenter, encore et toujours,

Lancer sa bouteille à la mer,

Écrire des mots et des vers

À disperser aux alentours

Célébrer la beauté, l’amour,

Partager son regard sans trêve,

Ouvrir son cœur de troubadour

Laisser libre cours à ses rêves

Lancer sa bouteille à la mer,

La laisser longtemps dériver

Pour venir enfin s’échouer

Sur le sable fin d’une grève

Où certains passeront tout près,

Sans la voir ni s’y attarder,

Ignorant que ces mots flottés

Pourrait retourner à la mer.

Mais si l’on vient la ramasser,

Intrigué par l’éclat du verre

Sur ce message préservé

Venu d’on ne sait où sur terre

Débouchant le flacon scellé,

Les mots s’envoleront d’eux-mêmes

Du feuillet enfin déroulé,

Telle la chanson des sirènes

Et le promeneur solitaire,

Étonné par sa découverte,

S’enivrant de mots et de vers,

Verra le jour s’illuminer