Pluies torrentielles

Nuées sinistres, pluies torrentielles,

Sol détrempé, cave inondée,

Pignon liquide, mur imbibé,

Route noyée, peau traversée

Et parmi les êtres pressés

De se mettre vite à l’abri

D’un déluge presqu’irréel,

Dans leurs sombres manteaux de nuit,

Courant sous ces dômes de jais

Luisant telles des obsidiennes,

Par le toit rond d’un parapluie

Au refuge providentiel,

Se promène un vif arc-en-ciel

Sur le phare

– À T. L.-C. –

Deux cents marches plus tard,*

Debout en haut du phare,

Cette vue imprenable

Sur le vaste océan

Pris entre roche et sable,

L’horizon nous fait face

Et l’on tutoie l’espace

Dans la peau d’un géant

Deux cents marches plus tard,

Entre ciel et nuages,

Embrassant du regard

Ce décor inspirant

Le corps au Pays Basque

La tête dans le vent ;

Il suffirait d’un rien,

Juste avancer la main,

Pour toucher la beauté

Et connaître la grâce,

Debout en haut du phare,

Entre ciel et nuages




* Il faut gravir 248 marches exactement pour atteindre le sommet

du phare de Biarritz, haut de 73 mètres et offrant une belle vue

panoramique entre Landes et Pays Basque, jusqu’aux Pyrénées !

Quitter Paris

– À mes parents –

Ombres nocturnes, lueurs de l’aube,

Un entre-deux où l’on survit

Après des jours insupportables

De chaleur lourde irrespirable

Qui ne s’achève pas la nuit

La gare, au lever de l’aurore,

Dans un camaïeu de nuages

Où flotte le drapeau français,

Et les balayeurs qui s’activent

Au pied de la Tour Montparnasse

Avant l’afflux des vacanciers


Quitter la touffeur de la ville,

Abandonner la capitale,

Laisser de côté son travail,

Les contraintes et les soucis,

Le temps de retrouver son âme

Entre le granit et l’ardoise

Les hortensias et les fougères,

Pour respirer la mer d’Iroise

Les ajoncs d’or et la bruyère

Guéridon bleu et balconnet

– À ma fille –

Guéridon bleu, balconnet ;

Un parfum de basilic

Flotte dans l’air traversé

Par une légère brise

Qui passe d’un air badin,

Éventant la canopée

Des aiguilles en bouquets

À la cime des grands pins

Depuis l’aube les cigales

Font entendre leurs cymbales

Qui vibrent avec entrain

Dans la douceur du matin

Qu’il est bon de se poser

Dans ce petit coin coquet,

S’adonnant à l’écriture

Dans un écrin de nature

Où l’esprit demeure en paix