Frimas 

Minuit s’est abattu sur l’écorce des cœurs
Est-ce l’hiver dis-moi toi que l’âge flagelle
Il n’est ici question de bonheurs de malheurs
mais de la ténèbre éternelle

Se perdent les chemins fantômes dans le deuil
On y entend parfois hurler la lune noire
et ses chiens aboyer La plaine n’a de seuil
qu’un lit où s’endort la mémoire

Et quel froid dans les os Le grand froid de l’oubli
Le jour a disparu avec le dernier songe
Bientôt il neigera Le corps enseveli
s’émiettera puante éponge

Cauchemar Cependant les dents claquent soudain
après qu’ont chaviré dans le Styx les étoiles
Bien mortes sont les fleurs de l’antique jardin
Oui quelle glace dans les moelles

Voici l’absence même où l’ombre se dissout
où la voix grelottante épouse le silence
et s’enfonce aux enfers que nul amour n’absout
Est-il dis-moi une espérance


Poème de M. de Saint-Michel
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *