Point d’interrogation

L’aimé-je pour le ciel délicieux de ses grâces

pour son rêve brandi comme un glaive de feu

pour son cœur interdit aux baisers des médiocres 

L’aimé-je pour l’espoir que sa beauté piétine 

pour son vœu d’avancer de désert en désir 

pour son regard ouvert aux étoiles de l’âme

L’aimé-je pour l’été dont s’éprend son sourire

pour ses guerres menées aux confins de l’amour

pour sa passion rendant nos sagesses poussière

L’aimé-je pour l’éclat qui dore tous ses gestes

pour ses parfums tapis dans le noir d’un secret

pour son intransigeance où s’extasient les foudres

L’aimé- je pour l’azur à fleur de sa nuit même 

pour son poème écrit à l’encre de son cri

pour sa chasse fervente à quelque biche blanche

L’aimé-je pour le jeu savant de ses caresses

pour son refus d’œuvrer à nos tours de Babel 

pour ses fièvres de sang qu’elle accroche aux statues

L’aimé-je pour le deuil que son plaisir violente

pour sa prière éclose au charnier de l’orgueil

pour ses rubis jetés avec joie dans la fange

L’aimé-je pour la neige à quoi sa chair s’enlace

pour son bûcher offert à qui défie la mort

ou pour telle raison que la raison ignore


Poème de M. de Saint-Michel
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *