Feuille à feuille se défeuille
Le figuier dans le jardin
Ses rameaux portent le deuil
De ce manteau de parfum
Feuille à feuille se défeuille
Le figuier dans le jardin
Ses rameaux portent le deuil
De ce manteau de parfum
– À ma sœur –
Un cerisier en majesté
Répand ses trésors à ses pieds ;
Tapis de feuilles d’or
Qui réchauffe l’aurore
De sa belle livrée
Restent, pour tout décor,
Quelques feuilles cuivrées
Aux reflets mordorés
Dans le ciel opalin
Ses dignes rameaux bruns
Dressent leurs longues mains
En offrande au divin.
Jours qui raccourcissent, fraîcheur du matin,
Par petites touches l’automne revient
Averses éparses, brouillard matinal,
Par petites touches l’automne s’installe.
Changement de saison,
Le cœur à l’unisson ;
L’âme est au diapason
De sa triste chanson.
Il pleut sur la ville, il pleut sur l’asphalte,
Il pleut sur les arbres le long du canal
Il descend du ciel des milliers de larmes
Tombant en rivière sur le macadam
La pluie sur la ville, la pluie sur l’asphalte,
La pluie sur les arbres le long du canal
Ricoche sur l’eau de toutes ces flaques
Reflétant le gris qui partout s’installe
La pluie sur la ville, la pluie sur l’asphalte,
La pluie sur les arbres le long du canal,
Mélancolie douce restant en mémoire,
Brouille sans répit ces vivants miroirs
Il pleut sur la ville, il pleut sur l’asphalte,
Il pleut sur les arbres le long du canal.