Pénélope

Insatiable et bleu dévoreur de bateaux,

L’océan porte, au soir, le plus beau des manteaux,

Dont les tons chatoyants disent aux équipages

La douceur des foyers laissés sur les rivages

Et des amours d’un soir semés au gré des plages.

Fébrile, j’attends ton retour…

Combien de grands périls affrontent, sur les mers,

Ces navires voguant sur les longs pleurs amers

Que versent dans les ports les femmes éplorées !

En mer, sous les embruns, les âmes apeurées

Repensent aux adieux des femmes adorées…

Fébrile, j’attends ton retour…

Les femmes, au pays, tremblent pour leurs époux,

Craignant Poséidon au terrible courroux !

Ô pénible labeur, effroyable existence,

Dont le marin connaît la terrible impotence,

Lui qui, du dieu des mers, subit l’âpre sentence.

Fébrile, j’attends ton retour…

Chacun d’entre eux veut croire en un retour au port –

Conjurer, par l’espoir, le naufrage et la mort !

Pourtant, chacun connaît une histoire indigeste

De marin mort noyé, victime au sort funeste,

Ou d’un vaisseau hanté, tel la Marie-Céleste…

Fébrile, j’attends ton retour…

Je t’espère le jour ; la nuit, en m’endormant…

Quand me reviendras-tu, mon amour, mon amant ?

De minutes en jours, le temps toujours s’allonge ;

De semaines en mois, l’absence se prolonge

Et, tandis que je vis, l’inquiétude me ronge.

Fébrile, j’attends ton retour…


18 août 2021

En rentrant de Bretagne,

Après avoir visité le manoir de Jacques Cartier,

où il fut beaucoup question des périls de la mer à son époque.



Poème de Cyraknow
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *