La caresse de l’eau

Dos crawlé

                            face vers le ciel,

ses deux bras, l’un puis l’autre,

labourent la surface de l’eau

comme les aubes des bateaux

qui remontaient le Mississipi

                    ou comme les norias

dans les terres assoiffées du sud

chaque brasse soulevant une traînée

de perles nacrées, queue de comète

un instant suspendue dans l’air,

                          puis s’évanouissant

un étau froid enserrant sa poitrine,

l’instant d’avant chauffée à blanc

par le sable brûlant au soleil,

nappe liquide frémissante

             sur son torse, parcourue

par de courtes vaguelettes

comme sur la plage à marée basse

le visage à demi-immergé,

divisé au couteau par la ligne-frontière

entre l’air et l’eau, nuque glacée,

                                         face éblouie

tout le corps enveloppé

    comme par la longue caresse

                     d’une main de femme,

                                                  la nuit,

dans ces noces de l’homme

                                      et de l’océan

Poème de Jped
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *