Mal d’altitude

Rosaces et corolles :
c’est nymphéas de glace
sous friselis d’aube tremblante.
Toute la nuit j’ai cherché
la Croix du Sud
Le ciel ici est trop haut.

L’air, diamant acéré,
me replonge des années en arrière.
Je voudrais entendre les claques
des lames sur la coque,
le chuintement des icebergs.
Le silence ici est trop fort.

Après la course de nuit,
attendre ici la relève,
face au froid qui assiège,
au vestige du sommeil–
membres-gours
et sang, un ton plus rouge.

Le soleil s’extirpe des crêtes
et soudain sur la neige,
entre leurs ombres violettes,
ces explosions d’oranger, de rose, l’émeraude du ciel–
Monet aveugle aux couleurs tâtonnantes, libres
Ou Picasso ?

Et plus tard goûter les brumes,
mesurer les blizzards–
leurs mitrailles de flocons–
à l’aune des khamsins.
Car du sable à la neige,
il est de folles errances.




Poème de Anwen
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *