En deuil

Ce soir, mon corps est lourd, vieilli et harassé,
Vide, mon âme veut se draper de silence.
Mon esprit embrumé ne sait plus ce qu’il pense,
Fracassé, il ne peut même plus raisonner.
 
Et mon cœur, lui, mon cœur humilié, piétiné
Palpite encore un peu de ses dernières forces.
Bientôt il s’éteindra comme une vieille écorce
Essoré, déchiré, asséché par sa plaie.
 
Des taches rouge sang violent un ciel stérile,
Nul espoir nul secours dans cette épaisse nuit,
Le mal s’étend, la peur, la douleur et l’ennui.
La vie s’en va, se gâche en sursauts inutiles.
 
J’attends, dans ma langueur, le réconfort du noir,
Des tout derniers tisons fuyant à l’horizon.
De ma mélancolie s’élève une oraison.
Une douce agonie obscurcit mon miroir.


Poème de Esterina
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