Tous les deux sur un banc

Tous les deux sur un banc

À écouter le vent,

À regarder les feuilles

Chatoyer doucement,

À goûter les rayons

Dont les chaudes caresses

S’attardent longuement

Sur nos corps qui paressent

Tous les deux sur un banc

À savourer l’instant,

À regarder l’été

Qui roussit l’horizon

Et s’éteint lentement

Dans les feux du couchant ;

À songer aux écueils

Que l’on a dépassés,

Le cœur au diapason

Et l’âme libérée.

Dans le grand sablier du temps

Dans le grand sablier du temps
La vie s’écoule grain à grain
Avec nos joies et nos chagrins ;
Les saisons suivent les saisons
L’année chassant l’année d’avant
Dans un perpétuel mouvement.
 
Devant le sablier du temps
Je m’interroge par moments ;
Combien me reste-t-il de temps
Sur tout ce qui s’est écoulé,
Avant de devoir tout quitter ?
 
Aurai-je le temps de finir
Les projets que j’ai commencés,
Juste avant de devoir partir ?
Dois-je plutôt me ménager
Pour mener plus loin ma monture,
 
Ou me lancer, et tout donner
En me plongeant dans l’écriture
Pendant qu’il en est encor temps,
Puisque l’on ne sait pas vraiment
Quand s’arrêtera l’aventure ?
 
Près du grand sablier du temps
Nous ne sommes que des fourmis,
Chacune ayant sa destinée.
Mais il ne faut pas se leurrer,
Quelle qu’en soit la quantité,
Un jour le sable se tarit.

Cinquante ans

Pour ceux qui se sont égarés
Ou n’ont pas pu réaliser
Les rêves des jeunes années,
Cinquante ans c’est un très bel âge
Pour comprendre enfin qui l’on est.
 
Après ce rite de passage
Une seconde vie commence
Avec un peu plus d’expérience,
Un peu plus de maturité.
 
Souvent les enfants ont grandi,
Ils ont besoin d’autonomie ;
Nous laissant un peu de répit
Qu’il nous reste à bien employer.
 
Si le labeur est monotone
L’imagination est sans bornes.
Quand le travail ne répond plus
Aux attentes que l’on a eues,
Il faut prendre la clef des champs ;
 
Croquer la vie à belles dents,
Essayer de sauter le pas,
Saisir l’occasion qui est là
Car l’histoire ne nous dit pas
Si elle se représentera.
 
L’existence est faite de choix
Qui engagent notre avenir
Mais si nous nous trompons parfois,
Il est pertinent de se dire
Que les décisions que l’on prend
Ne sont pas toutes irréversibles…
 
Tant que notre tête tient bon
Et que notre corps peut la suivre
Tous les espoirs nous sont permis ;
Donnons-nous la chance d’écrire
Au gré de notre inspiration
La plus belle des partitions.