Un rien d’éternel

Ce soir-là il soufflait un pur vent de légende
Dans nos coeurs résonnait le hurlement des loups
sur fond de brume bleue Et les bonheurs jaloux
tremblaient face à l’amour qui s’ouvrait en offrande

Or les premiers flocons tombèrent Comme étoiles
nous les vîmes briller virevolter danser
Sur le chemin là-bas déjà presque effacé
le destin s’éloigna transis jusques aux moelles

Par instants une lune arrachée aux abysses
apparaissait Lune obscure dont un miroir
ne fut témoin En nous la beauté vint asseoir
un royaume secret que tressent les délices

Le deuil de nos espoirs suivit la biche blanche
qui traverse le seuil des jours qui ne sont plus
Quelle flamme soudain Quel parfum d’absolu
Le siècle noir s’était pendu à quelque branche

Puis tendrement la nuit étendit son mystère
Nous fîmes halte Ici nulle angoisse mais l’or
d’un sourire promis à vaincre toute mort
Un baiser de son aile effleura notre Terre


Poème de M. de Saint-Michel
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *