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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Pénélope

Insatiable et bleu dévoreur de bateaux,

L’océan porte, au soir, le plus beau des manteaux,

Dont les tons chatoyants disent aux équipages

La douceur des foyers laissés sur les rivages

Et des amours d’un soir semés au gré des plages.

Fébrile, j’attends ton retour…

Combien de grands périls affrontent, sur les mers,

Ces navires voguant sur les longs pleurs amers

Que versent dans les ports les femmes éplorées !

En mer, sous les embruns, les âmes apeurées

Repensent aux adieux des femmes adorées…

Fébrile, j’attends ton retour…

Les femmes, au pays, tremblent pour leurs époux,

Craignant Poséidon au terrible courroux !

Ô pénible labeur, effroyable existence,

Dont le marin connaît la terrible impotence,

Lui qui, du dieu des mers, subit l’âpre sentence.

Fébrile, j’attends ton retour…

Chacun d’entre eux veut croire en un retour au port –

Conjurer, par l’espoir, le naufrage et la mort !

Pourtant, chacun connaît une histoire indigeste

De marin mort noyé, victime au sort funeste,

Ou d’un vaisseau hanté, tel la Marie-Céleste…

Fébrile, j’attends ton retour…

Je t’espère le jour ; la nuit, en m’endormant…

Quand me reviendras-tu, mon amour, mon amant ?

De minutes en jours, le temps toujours s’allonge ;

De semaines en mois, l’absence se prolonge

Et, tandis que je vis, l’inquiétude me ronge.

Fébrile, j’attends ton retour…


18 août 2021

En rentrant de Bretagne,

Après avoir visité le manoir de Jacques Cartier,

où il fut beaucoup question des périls de la mer à son époque.



Poème de Cyraknow
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Celui qui écrit un poème

Celui qui écrit un poème ne sait pas toujours que les mots du poème ont pouvoir sur lui, comme sur tous ceux qui les liront et que, quelque part, dans l’invisible, ils ont un pouvoir de réparation, tout en laissant les plaies vives, en apparence, car où il y a une pensée, il y a un au-delà des apparences, un au-delà du désespoir, quelque chose qui échappe à ce monde tangible, où aucun de nous n’est appelé à demeurer. C’est pour cela que dans l’écriture, dans la musique, dans la peinture, quelque chose se raconte qui fait signe à tous ceux auxquels parviendra une « œuvre » qui peut consister seulement en quelques mots, quelques coups de pinceaux, quelques notes de musique. Tout est message, le vent lui-même joue sa symphonie dans les arbres, tout a sa destination, au-delà de ce qui est appelé à disparaître, car la fleur elle-même qui s’ouvre sous le soleil, sait que sa floraison éphémère, son sortilège de beauté, son message silencieux n’auront pas eu lieu en vain.


Poème de michelconrad
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Quand la menthe fleurit

Quand la menthe fleurit, 

je rêve de l’absente, 
celle pour qui j’écris,  

pour qui je me tourmente, 

l’absente dont je rêve,  

illumine ma nuit, 
d’une douceur sans trêve,  

d’une joie infinie, 

dans un désir extrême,  

toujours je la supplie 
par les mots du poème,  

quand la menthe fleurit. 



31/7/21



Poème de michelconrad
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