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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

D’une statue

L’heure s’effile
alors qu’un rayon de soleil touche à peine
l’épaule de la statue hellène
qui du fond des âges nous regarde

Un fin sourire ourle ses lèvres
où peuvent également se lire
la compassion pour qui doit retourner à la poussière
la dérision envers qui se veut moderne

A-t-elle un cœur de marbre
pensons-nous en approchant de celle dont on ignore
si elle s’affirme l’image d’une simple mortelle
ou de quelque déesse inconnue

Mais sa beauté suffit
qui désormais règne sans conteste
fascinant l’esprit en mal d’adoration
aimantant l’azur de tous les désirs

La frange un rien de hiératisme
qui loin d’oblitérer les sens
à rebours lui confère une vénusté plus haute
et nous enchaîne davantage à elle

Se mettrait-elle à marcher
un peuple d’amants la suivrait au désert
au royaume d’Hécate
Car l’amour qu’elle inspire se moque de la mort



Poème de M. de Saint-Michel
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Aimé de vous

Mon cœur brûle de mille flammes,

car je vous aime, corps et âme,

emporté par un amour fou :

serai-je, un jour, aimé de vous ?

La vie est un tison de braise,

son ardeur jamais ne s’apaise

et je vous demande, à genoux :

serai-je, un jour, aimé de vous ?

Dans les flamboiements de l’automne,

la vie n’est jamais monotone,

je voudrais la vivre avec vous :

serai-je, un jour, aimé de vous ?


Poème de michelconrad
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Intime plaie

Elle saigne en silence
Des confins de l’enfance,
Sa douleur oscillante,
Si sourde, si cinglante,
Jamais ne se tarit
Jamais ne se flétrit.

Mendiant une caresse,
je n’ai bu que tristesse
Aigreur et désespoir,
De tes mots, tes regards.

Je n’ai vu que défiance
Mépris, désespérance
Quand je cherchais confiance,
Humour et bienveillance.

Étrange maladie,
Indomptable conflit,
Cette haine de soi
Qui émane de toi.

Mélancolie maudite,
Le malheur à sa suite,
Qui ne laisse autour d’elle
Que paroles cruelles,
Que colères muettes,
Et la honte secrète.

J’ai fui le sel piquant
De ce gouffre béant,
Cette noire présence
Brisant les réjouissances,
Étouffant toute envie,
Assassinant la vie.

J’ai fui le sel piquant
De tes pleurs obsédants
Pour cesser de souffrir
Et pour ne pas mourir
Aspirée par l’abîme
De ton vertige intime,
Pour m’arracher aux griffes
De ce mal apocryphe.

Mais au soir de ton temps,
Je me souviens pourtant
De tendres éclaircies
Dans ton ciel obscurci,
Comme un soleil levant.
Je m’incline devant
Ta tremblante faiblesse,
Ta terrible détresse,
Criante solitude,
Fatale incomplétude…

Le temps a dévoré
Ma peur, évaporée,
Ma rancune s’effrite,
Sans haine, je médite.

La colère a fondu
Et cette main tendue,
Du fond de ta prison
Vers un autre horizon,
Saurais-tu la saisir ?
Tu tangues et tu soupires,
Abreuvée de regrets
Intriqués à jamais,
Au tissu de tes jours,
Asséchant tout amour…


31.10.2021


Poème de Esterina
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En attendant de cueillir ma vie

Ce matin

Sous les parfums

De l’oranger

Mes illusions

Sont mortes

À cet instant

Pour moi

Tout s’est immobilisé

Entre les quatre murs

De la haine

Et depuis

J’ai le cœur à rien

Le piano

joue une mélodie

Qui coule dans mes yeux

Que mes paupières

Feront taire

Avant minuit

Demain

Le monde

Sera plus beau

Je l’espère

Pour la dernière fois

Les ruisseaux auront avalé

Le chant des oiseaux

Ainsi ira la vie

La terre ayant

Dépossédé le ciel

Il ne nous restera

Que l’Amour

Pour tout recommencer

Sur terre

Comme au ciel

Je l’espère


Poème de Julien Hoquet
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