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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Sauveterre

Chaque vallon appelle sa colline
Un arbuste s’endort en chêne grisonnant
Par la magie d’une lumière oblique

Sur mousse inconfortable de granit parsemée
Je couche mes pensées sans espoir de récolte
Et l’oubli me féconde

J’épicerai ma nuit d’une soupe d’orties
En tête à tête avec l’éternité
Au plus profond d’un monde enfoui
Qui m’accueille en riant

Fragiles secondes
Comme un collier de perles rares
L’opéra se dissout dans la fraicheur de l’aube
Puis le globe me reprend

Une poignée de myrtilles un zeste de soleil
Je vais tel un facteur de nouvelles obscures
Déposer une à une
Mes ambitions passées
Tous ces désirs fantoches
Sur le fil du ruisseau qui vient à ma rencontre


Poème de Minofabbri
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Un parfum venu de nulle part

dans l’air immobile du soir,

   un parfum venu de nulle part

ni du jasmin étoilé, là, tout proche,
drapé dans son feuillage sombre,
ni de l’olivier encore incertain,
prudent après les gelées tardives,
ni de l’insolent néflier du Japon
fier de ses fruits d’un jaune cuivré,
qui a fait son printemps en hiver,


    peut-être du chèvrefeuille qui,
au-delà du bassin aux eaux grises,
court en vagues d’or et de nacre
sur le haut des murs et les haies ?

              ne serait-ce pas plutôt,
venu du fond de la mémoire
le souvenir confus de ces effluves
chargés du parfum des acacias
qui, en un printemps lointain,
avaient suscité en lui, par surprise,


les premiers émois d’adolescent


Poème de Jped
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Saveurs nougatine

Écoute mon cœur le souffle des brises marines,
des rêves aux airs de camaïeu jasmin,
Les rythmes sucrés aux saveurs nougatine 
emportés aux hasards fruités des chemins

le long des grèves des presqu’îles serpentines,
Bercées par les mélopées des rites païens,
pars à la poursuite des voiles latines
Qui s’échappent dans l’horizon au lointain,

Mon cœur séduit, mon cœur langoureux
Oublie les affres d’un présent doucereux
pour oser vous toucher si douce colombine,

D’un regard effleurer votre peau précieuse ,
étreindre pour toujours votre âme capiteuse,
et céans me livrer à vos humeurs câlines.


Poème de M de ste Collombe
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Je ne regretterai jamais ces perspectives

Je ne regretterai jamais ces perspectives,

La vallée féminine à l’excès,

Légèrement provocante,

Soumise à l’ombre écrite des arbres,

Ces montagnes

Aux lignes fières et belles,

Bleu sombre, cette eau d’aquarelle.

Je ne regretterai jamais ces pierres blanches

Érigées vers le ciel

Qui sépare

Le bien du mal,

Qui tranchent

Le ciel

Qui de son bleu turquoise

Souffle et inonde la terre.

Je ne regretterai jamais

Les oliviers et leur vert argenté,

Attentifs aux rayons de lune,

La lune,

Partout la même,

Pourtant en nous si différente

Quand elle danse, heureuse,

La nuit sur les flots noirs.


Poème de Emrys
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