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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Marguerite

Certains enfants ont vu, penchée sur leur berceau,
Une marraine fée les comblant de ses dons.
Près du mien, pas de femme aux magiques assauts
Mais une âme discrète au cœur  fidèle et bon.
 
Une perle de nacre à la douce lumière,
De son corps amputé, meurtri et immobile,
Elle n’aura cessé d’être la prisonnière,
Distillant ses sourires et ses humeurs subtiles.
 
Confidente  appréciée, elle offre son oreille,
Ses trésors d’endurance et sa tendre indulgence
Et diffuse autour d’elle un parfum de merveille
Apaisant les tensions de toute sa patience.
 
Si fragile pourtant, pilier inespéré,
Lucide et  bienveillant jusque dans sa vieillesse,
Qui jamais ne s’est plaint de son destin blessé,
Maguy, tu m’éblouis de toute ta sagesse.


 
A ma douce marraine
 

Poème de Esterina
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L’été invite

L’été invite à la paresse
A l’abandon de tout effort
Le soleil fait tant de largesses
Dès que l’on met le nez dehors


L’été invite aux doux murmures
La voix qui se fait mélodie
De la nature nous susurre
La joie suprême d’être ici


L’été invite à la rencontre
De tout ce qui palpite et vit
L’oiseau, la fleur, et même l’ombre
Celle des hommes qui se fuient.



Poème de Sinziana
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Toujours sur le chemin

Par la paix retrouvée de l’astre rayonnant,

Le calme et la beauté des arbres impassibles,

Par ton souffle apaisé au matin des possibles,

Par nos destins croisés jadis et maintenant,

 

Par ta main caressant mes cheveux grisonnants,

L’étreinte de mes bras, nos sourires paisibles,

Par les mots très anciens et leur force invisible,

Par la sagesse enfin de conseils avenants,

 

Nous trouverons la voie, parmi tous les chemins 

Qui mènera nos vies vers de beaux lendemains,

Aux îles enchantés baignées par la lumière.

 

Le flot d’or et d’argent des deux arbres premiers

Y vit au souvenir d’un peuple singulier.

Nous chanterons ses chants et foulerons sa terre.


Poème de Mr Strangeweather
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Ces choses de rien

Ces choses de rien
C’est toute la vie
Tissant un satin
De mélancolie
Voile de douceur
Sur mes yeux transis
Ainsi vont les heures
Qui errent sans bruit

Ces choses de rien
C’est tous les sourires
Les regards croisés
Eclairant la nuit
C’est le livre ouvert
Au chevet du lit
Les roses séchées
Dans leur vase gris

Ces choses de rien
C’est le mot gentil
La fenêtre ouverte
Le soleil qui luit
C’est l’eau qui se jette
Sur la terre aride
Le miracle vient
Et pousse la tige

Ces choses de rien
C’est une harmonie
De tous ces instants
Frêles si petits
Où le souffle pur
De la Grâce agit
Ces choses de rien
C’est toute la vie.


Poème de Sinziana
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A l’embouchure

dans la touffeur de midi, les lauriers roses,
retombants  par dessus un mur, alanguis,
l’enserrent  dans leur lourd  parfum  tiède

et, à des années de distance, lui revient
l’odeur douceâtre des trapiches*, là-bas,
aux Antilles, au Nicaragua ou au Salvador,
broyant la canne à sucre en plein vent
dans une nuée d’insectes bourdonnants,

ou ces effluves sucrés de l’engrais humain
macérant lentement dans les fosses,
qui stagnaient dans l’air immobile du matin
dans les anciens faubourgs d’Hanoï
aux trottoirs convertis en plates-bandes,
où poussaient, grâce à ce don de la nature,
de beaux légumes et des fines herbes
qu’on retrouvait dans le phở** traditionnel,
en ces temps rudes et héroïques de guerre
et de malheur, de courage et de fierté
qui appartiennent à un passé presque mort


par le hasard et la magie d’un parfum oublié,
la Tamarissière*** devient ce lieu étrange
où, soudainement, l’autrefois et l’aujourd’hui,
l’ici et l’ailleurs, se rejoignent,
elle est l’embouchure où le fleuve et la mer,


les eaux douces et les eaux salées


                                            de la mémoire

                            se mêlent et  se confondent





* moulins à sucre traditionnels
** phở : soupe tonkinoise traditionnelle à Hanoï
*** hameau à l’embouchure de l’Hérault, rive droite


Poème de Jped
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