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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

La lumière de tes yeux

J’ai recherché partout la lumière de tes yeux :
dans les forêts humides et dans les sables fins,
dans des déserts glacés, sous des soleils de feu,
sur des mers en furie et sous d’ombreux sapins.


J’ai recherché partout la lumière des tes yeux :
sur des milliers de toiles et de statues antiques.
J’ai vu tout l’arc en ciel, du noir profond au bleu,
des yeux qui interrogent aux autres lunatiques.


Mais je n’ai pas trouvé partout où j’ai cherché
l’ombre d’un seul regard pouvant te ressembler.
Ils n’avaient ni la grâce ni ce tout harmonieux,

cette lumière intense, cet éclat bienheureux,
qui fait que d’un regard on en tombe amoureux.
Je n’ai vu sa lumière qu’au profond de tes yeux.




Poème de PaulMUR
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Encore quelques jours d’une bonhomie de velours

Encore quelques jours d’une bonhomie de velours
 
Quant au réveil se lève sur la mer la lune
C’est une perle dans un déshabillé de brume
Qui s’avance nue nature et sans gêne aucune
Rayonnante d’une douceur qu’elle assume
 
Elle déambule souriante et prospère
Laissant par l’échancrure des voiles nocturnes
Voir l’adorable beauté de ses formes rondes
Et s’auréole de la splendeur qu’elle inonde
 
Ainsi tu vas le matin, entre ombres et lumière
Radieuse et sereine comme l’astre céleste
Sincère et belle de tes rondeurs éphémères
 
Et tu n’imagines pas à quel point je t’aime
Quand je te vois refaire parfois avec peine
Des gestes simples souriante à l’enfant qui te gêne
 
[WV]




Poème de William Valant
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Elle était

Elle était comme une île dont rêve tout marin,

Elle était comme un lac profond s’il m’en souvient.

Dans ses yeux je lisais tous les grimoires écrits

Depuis la nuit des temps mais toujours incompris.

Elle était une source où j’aimais m’abreuver,

Pétillante et subtile sans jamais m’enivrer ;

Ses moments de silence étaient comme une paix

Que peu d’hommes vivants n’auront connu jamais.

Elle était comme un astre qui jamais ne s’éteint,

Comme une toile blanche que nul pinceau ne peint,

Mais qui dans sa lumière donne tant de couleurs

Que l’œil abasourdi rit et tremble de peur.

Elle était comme un fruit offert à l’appétit

Que mes dents mastiquaient doucement et sans bruit

Voulant garder longtemps le goût qui dans la bouche,

Mêlant le miel au sang offre le cœur par touches.

Elle était un jardin où tant de fleurs écloses

Offraient tant de senteurs que mes paupières closes

Permettaient à mon nez de pouvoir respirer

Des parfums que jamais je n’ai pu retrouver.

Elle était un soleil brillant de mille feux,

Illuminant mes nuits de rêves bienheureux ;

Le matin me levait tout frais et apaisé

D’une nuit sans histoire sur un corps reposé.

Elle était un matin toujours renouvelé

Offrant un chant nouveau toujours recomposé,

Un refrain qui mêlait repos et insomnies

A nos journées passées comme une symphonie.

Elle était un miroir qui me rendait vivant,

Faisant d’un frêle humain un homme et un amant,

Sa peau dont les saveurs peuplées de phéromones

Mettait mes sens en rut attisant mes hormones.

Elle avait une voix qui vous disait sans dire

Les mots qu’aucun amant ne voudrait interdire,

Des paroles lancées qu’on n’oubliait jamais.

Mais le cœur à l’entendre savait ce qu’elle était.


Poème de PaulMUR
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Si je devais te perdre

Si je devais te perdre et jamais te revoir,
Ne plus poser mes yeux sur ta face adorable ;
Si je devais te perdre, ô mon unique espoir,
Ma vie aux jours sans fin serait insupportable.

Si je devais te perdre et compter chaque jour
Attendant, hébété, que ma vie en finisse ;
Si je devais te perdre et vivre sans amour,
J’en resterais pantois qu’ainsi l’on me punisse.

Si je devais te perdre, abîmé de douleur,
Fou de peine, d’angoisse et perclus de tristesse ;
Si je devais te perdre, ô toi qui m’es couleur,
Mes jours s’assombriraient d’une noire détresse.

Si je devais te perdre, ô mon ange d’été,
Mon cœur privé d’amour se couvrirait de givre ;
Si je devais te perdre, en toute honnêteté,
Je n’imagine pas comment pouvoir survivre.

Si je devais te perdre et que tu déliais
Ce long fil d’Ariane, ancrage de mon âme ;
Si je devais te perdre et que tu m’oubliais,
En mon coeur s’éteindrait l’extase de la flamme.


Si je devais te perdre et te voir me quitter
Sans un cri, sans un mot, sans le moindre présage ;
Si je devais te perdre, alors, sans hésiter,
En moi je graverais pour toujours ton visage.


Si je devais te perdre, ô toi ma passion,
Et vivre sans projets, de seconde en seconde ;
Si je devais te perdre, ô mon obsession,
Autour de moi, vaincu, s’écroulerait le monde.




23 mai 2019



Poème de Cyraknow
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Manitoba

Dans un paysage
De chairs sauvagines
Pierre Radisson
Et Médard Desgroseilliers
Ramenaient leurs fourrures
En canot d’écorce
Sur une rivière de sang
Dans un couloir de moucherons
Épinettes blanches
Épinettes noires
Dans un pays de roches
Et d’eau claire
Gorgée des glaces
Allaitée au Nord
Pour repaître les prairies
Cette terre des Assiniboines
Où courait l’esprit du bison


Là où les anges
Ont versé des larmes
Ici-bas
Ô Manitoba
Ancienne Terre de Rupert
Où les ours polaires
Se sont baignés dans la mer salée
De la Baie d’Hudson avec les cétacés


Ce sont aussi nos frères métis
Qui sont morts
Pour moins que des oranges
Et des citrons d’Afrique
Mais qui ce sont quand même
Étoffés au pemmican
Et au métchif d’Amérique


Dans un couloir de moucherons
Épinettes blanches
Épinettes noires
Radisson et Desgroseilliers
Canoteront éternellement
Sur la Rouge immortelle
Emportant leurs peaux de castors
Pour des siècles et des siècles
Mais parfois
Le temps voudrait s’arrêter
Et contempler la vie qui bat
Au cœur du Manitoba




Poème de Julien Hoquet
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