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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Secret murmures.

                         Chaque mot sort de son propre silence pour toute aventure qui veut bien s’emparer de nos instants de vie. Chaque mot manifeste sur la page l’expression d’une émotion face à sa solitude : là, où la couleur des yeux s’anime de la folle envie des flammes pour annoncer une passion fervente du coeur. Les larmes de l’amour apprendront à ne jamais éteindre la douceur d’une caresse gravée comme une brûlure sur le chemin d’une rencontre. Rencontre, là, où tout se trouve, se perd, s’égare, se recherche, se retrouve et vient nous charmer jusqu’à l’oubli au bord d’un possible abîme.

 
                         Grâce à la surprise d’un éclair, rejoindre la conscience d’une autre illustration.


                           Présager l’ambition d’un vol d’oiseaux soucieux de s’évanouir sur l’horizon dans le silence de la nuit. Là-bas, s’aventure déjà le point du jour pareil à un étonnement remarquable. L’harmonie secrète d’un battement d’ailes transforme la fantaisie du regard jusqu’à connaître la renaissance couleur d’aurore, d’argent et d’or. Dès cet instant, oser flâner vers les caprices de tous les bleus qui se passionnent des frissons de l’aube, puis, poursuivre jusqu’au triomphe de chaque coloris imaginé par l’éclat de la lumière. Sentir les variations de l’humeur du vent tracer la course du temps à travers la curiosité ingénue d’un coeur ignorant l’âge des rides creusées par trop d’illusions à jamais disparues sur la mélodie de l’agitation  des saisons.


                          Ainsi va s’orchestrer la composition de ce tableau. Il vient se révéler sur un restant nocturne, libre de nuance, pareil à une nécessité couverte d’une excuse de paroles nues. Enfin, laisser à croire l’ultime confession par un dernier mot ciselé sur l’immortalité qui nous reste encore à prononcer sur la page blanche, semblable à un chuchotement salmigondis qu’il nous faudra pourtant expliquer, avant de franchir la conscience d’une autre destinée.




25/02/2020




JP D’ILLIBERIS


Poème de RUDELLE Jean-Pierre
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L’embouchure

     je me rêve embouchure
d’un de ces grands fleuves amazoniens
qui garde en mémoire son long parcours,
depuis la cordillère et les hauts plateaux,
les páramos froids et brumeux de l’Altiplano,
les yungas vertigineuses aux eaux sauvages,
les terres chaudes enfin,
                         comme une récompense


puis, ma déambulation au coeur de la forêt,
cet autre océan immobile, jadis oublié
à peine troublé par les litanies des insectes,
les ombres muettes des tribus indiennes
et quelques orpailleurs poursuivant un rêve
de poudre d’or, de nuits d’orgies sur la côte

 
                                                 la forêt,
ce grand corps que j’habite et qui m’habite
quand mes crues envahissent les terres,
et auquel je dis enfin adieu, sans retour,
quand mes eaux se perdent dans l’océan,
mais pour renaître à une autre vie
dans les abysses ou sous les alizés,
une vie peuplée d’aventures et d’archipels,
pour un voyage jusqu’à la fin des temps


mais au milieu de ces rêves, de ces délires,
un trouble m’envahit soudain, une brûlure
me parcourt, l’image d’incendies géants
laissant brutalement à nu, sans défense,
la fragile peau  des argiles rouges
exposée aux pluies torrentielles et au vent,
par la faute de hordes d’hommes cupides
et fous, venus des territoires conquis
                         autrefois par les blancs


naît en moi, alors, la terrible crainte que,
comme sur d’autres continents, un jour,
peut-être moins éloigné qu’on ne le croit,
mes eaux se perdront dans les sables
qui auront remplacé notre forêt vierge,
        et elles n’atteindront jamais la mer


mon embouchure ne sera plus, alors,
qu’une immense, stérile gueule ouverte,
poussant son cri silencieux et inutile
vers la Pachamama trahie, bafouée,
humiliée, oubliée,muette, retirée à jamais
au tréfonds de la terre, ou pire encore,
                       au coeur d’un astre mort




Poème de Jped
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Tourbillons et vertiges

Ô les premiers rayons
Tourbillons et vertiges
Quand j’ouvre enfin les yeux
Il était une fois
À l’horizon des routes
Ta voix

Là s’effacent mes doutes
Toutes menaient vers toi

Que serait l’aube claire
Sans le bleu de tes yeux
Que serait-elle au monde
Si ce n’est mon adieu
Cette absence inféconde
Sans toi

Quand je ferme les yeux
Je revois ce couloir
Ces ombres frémissantes
La tienne rayonnante
Parmi les voyageurs
Qui ne pouvaient savoir
Pourquoi

Tu as rouvert les yeux
Sur nos lèvres frissonnent
Les ailes d’un baiser
Nos regards s’abandonnent
Nos âmes s’emprisonnent
À l’amour apaisé




Poème de Emrys
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