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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Courage

 Pour Anwen, qui me taquina au sujet de mes vers « irréguliers »…


Le courage n’est point l’étrange abstraction

Que nous en fait la gloire,

Ni d’aller au combat avec la notion

De rentrer dans l’histoire.

Cette qualité rare et sans prétention

Est bien plus méritoire.

Lorsque l’homme se lève et quitte son confort

Pour un labeur pénible ;

Lorsque petit David ose être le plus fort,

Prenant Goliath pour cible ;

Lorsque, débile et faible, en un vaillant effort

L’on vainc un mal terrible ;

Lorsque l’on fait la paix, sans animosité,

Sans rancune tenace ;

Lorsque l’on quitte tout, sans avoir hésité,

Rien qu’avec sa besace ;

Lorsque l’on se tient droit devant l’adversité

Que l’on regarde en face ;

Lorsque la femme perd l’enfant qu’elle portait

Et pourtant reprend vie ;

Lorsque, calomnié, l’être sage se tait

Mais jamais ne dévie ;

Lorsque notre âme, intacte, est telle qu’elle était,

Libre et non asservie ;

Lorsque l’on tient le cap et la direction

Au cœur noir de l’orage ;

Lorsque l’on sait défendre une conviction

Malgré son entourage ;

Lorsque, sans hésiter, l’on passe à l’action

Quand le conflit fait rage ;

Cette ténacité, cette obstination,

Se nomme le courage.

Début mars 2021



Poème de Cyraknow
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Mes phares

Toi, la grand-mère généreuse
Dans ta tendre simplicité
Qui à tout petits pas discrets
Cheminas vers la ravisseuse,
Emportant mon enfance heureuse,
 
Toi, précieux compagnon d’exil
Ami des jours clairs, des jours noirs
Dont j’ai cueilli le dernier rêve
Ultime cri, ultime espoir
Dont j’ai senti la vie, traîtresse,
Quitter subitement le cœur
Dont j’ai reçu le dernier souffle,
Dans un élan désespéré
Attisant une vaine ardeur…
 
Toi , l’animal fidèle
Dont le doux pelage vibrant
Fut tel le soleil roux d’été
Distillant sa chaleur calmante
Dont j’ai senti le cœur fourbu
S’éteindre sous ma main tremblante,
 
Toi, père aimant, sensible et doux
Qui sacrifias ton cœur à ma bonne fortune
Et qui partit, sur la pointe des pieds
Sans plainte, sans rancœur
sans reproche, ni amertume,
Tel que tu l’as toujours été.
 
L’ombre de vos âmes complices
Plane sur mon cœur amoindri.
Au fil des ans, les souvenirs s’enroulent
Et surgit, indomptable houle,
L’urgence impétueuse de vie.
 
Terrés dans d’étranges ténèbres,
Vous fécondez mes songes libres
De vos lueurs inépuisables
De vos rires, de vos larmes secrètes
De votre désir obstiné de vivre.
 
Mon âme amoureuse s’enivre
Au souvenir chéri de vos voix chaleureuses,
Comme un baume inspirant
Qui me livre au printemps…



Poème de Esterina
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