Information

Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Quand vient le soir

La pluie s’incline et tente des ricochets sur le lac endormi

Copiant les rainettes qui plus habiles jouent à saute-mouton

De nénuphars en nymphéas

C’est l’heure ou la terre exhale un à un ses arômes sur la pointe des pieds

Quand les ombrelles reconnaissantes hésitent à refermer leurs bras

Le pétrichor, le sang des dieux païens se répand à nouveau

Pourtant le tonnerre gronde qu’il faut rentrer à la maison

Alors les portes claquent comme les éclairs au loin qui annoncent des cascades à venir

Mais on voudrait danser la bouche ouverte sous cette averse impromptue

S’improviser chanteur ou crier je vous aime

A la vie, l’innocence

A l’Inconnu



Poème de Minofabbri
Lien direct du poème

L’enfant caché en moi

La mémoire, je l’ai dans la peau,
Comme un enfant subjugué par la mer,
les pieds balayés par les flots
sous un carré d’azur d’humeur légère,
A peine troublé par un léger clapot,
Je rêve à de grands atolls chamarrés,
A un lagon émeraude et translucide
qu’un grand peuple de crabes tapageurs
traverse, porté par la houle qui le guide,
Aux piaillements des enfants rieurs
dans les crépuscules sanguins qui fuient,
aux voiles perdues dans la nuit. 



Poème de Gilles Tardy
Lien direct du poème

Froidure

Malgré le froid mordant, le risque d’avalanche,

Que l’hiver est splendide avec sa robe blanche

Qui recouvre les toits, saupoudrant chaque branche.

La neige a recouvert mon cœur meurtri d’amour…

Sous son manteau glacé, la nature frissonne.

Dans la plaine alanguie où ne passe personne,

La poudre assourdit tout ; aucun chant ne résonne.

La neige a recouvert mon cœur meurtri d’amour…

Des flocons duveteux couvrent la moindre plante.

La rasante lumière, étrange, ensorcelante,

Transforme la nature en toile étincelante.

La neige a recouvert mon cœur meurtri d’amour…

Les oiseaux migrateurs, palombes, hirondelles,

Partis dès les frimas, bien vite, à tire d’ailes,

Reviendront au printemps, amicaux et fidèles.

La neige a recouvert mon cœur meurtri d’amour…

Je reste auprès du feu, perdue au creux d’un livre.

Peut-être le soleil, nous délivrant du givre,

Ramenant la chaleur, me fera-t-il revivre…

La neige a recouvert mon cœur meurtri d’amour…


Poème de Cyraknow
Lien direct du poème

Le livre de Kells

Il fut un temps où toute la sagesse
du monde due être retranscrite,
L’an mille se rapprochait bien vite,
Tous redoutaient de Satan le retour,
A Iona, les moines s’échinèrent sur l’Ile
Nuit après nuit, jour après jour,
A recopier les précieux évangiles
pour que le jour dit, le savoir survive,
des événements prodigieux survinrent,
Le soleil prit la couleur du saphir
Une blessure scindait toujours plus les cieux,
L’apocalypse de Jean semblait venir,
Déjà les Gaëls rejoignaient les anciens Dieux;


Poème de Gilles Tardy
Lien direct du poème

Tout est accompli.

Un vendredi marqué dans l’humaine mémoire
où l’azur tout à coup s’endeuille sans raison
où la ténèbre règne à perte d’horizon
où le soleil se perd dans une glace noire

Un vendredi criblant de pourpre notre histoire
où la chair se déchire à quelle trahison
où le coeur barbelé saigne dans sa prison
où l’âme sous les coups sanglote dérisoire

Un vendredi saisi d’un vertige de mort
où l’espérance tremble au néant qui la mord
où la déréliction installe son empire

Un vendredi cerné par l’enfer et l’effroi
où le blasphème s’ouvre à des éclats de rire
où le Christ pour nous tous est cloué sur la Croix


Poème de M. de Saint-Michel
Lien direct du poème