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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Aveuglément

Un appétit de confort vertigineux

Est l’unique motivation de l’époque

A reculons de nos émotions artistiques

Un rouleau compresseur très impatient

Nous dame le chemin

Incapables de trancher

Ce lien qui nous robotise

Nous confondons le bonheur et la routine

Chaque croisement est illusoire

Car toute direction nous ramène sur la voie royale

Des nobles privilèges

Qu’il est doux de vivre les yeux grands fermés !


Poème de Minofabbri
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Petit Diamant

Je semais quelques mots au hasard de mes jours
Sur les sentiers obscurs de mon rêve étiolé.
Je n’en espérais rien qu’un délicieux séjour
Au pays de mes plus intimes feux follets.
 
Dès lors, tu pris ma main quand je n’y pensais pas,
Me plongeas dans des mots que je n’espérais pas,
Puis tu m’ouvris la voie d’un monde méconnu
Où la lumière est pure et le souffle ténu.
 
Je te suivis, docile et toute émerveillée
Me laissant enchanter par la douce puissance
De ton verbe envoûtant, sans la moindre défiance
Et depuis, dans mon cœur, couve un profond brasier
 
Que même un océan entier ne peut éteindre
Et qui, soufflant son feu, m’invite à tout enfreindre :
Dévier de mon chemin, abandonner mon train
Pour partir à l’envers vers d’autres lendemains,
 
Poursuivre un horizon qui n’était pas le mien
M’accrocher à un songe étrange et incertain…
N’est-ce pas le bonheur qui déploie ses présages ?
N’est-ce pas paradis que ce fier paysage ?


Poème de Esterina
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J’avais une étoile

J’avais une étoile

Au bout des doigts

Comme d’autres ont

Un mot au bout de la langue

J’écoutais le vent

Qui faisait hurler

Les fantômes

Et chanter les arbres

Pourtant

J’étais moins que rien

Une ombre parmi les ombres

De la nuit et je fuyais

Je fuyais mon destin

Je tenais le ciel étoilé

Dans ma main

Et l’Univers me paraissait

Si fragile

Aussi fragile que ses lumières

Qui se brisaient innocemment

Sur mon cœur et mon cœur

N’en savait rien



Poème de Julien Hoquet

Frimas 

Minuit s’est abattu sur l’écorce des cœurs
Est-ce l’hiver dis-moi toi que l’âge flagelle
Il n’est ici question de bonheurs de malheurs
mais de la ténèbre éternelle

Se perdent les chemins fantômes dans le deuil
On y entend parfois hurler la lune noire
et ses chiens aboyer La plaine n’a de seuil
qu’un lit où s’endort la mémoire

Et quel froid dans les os Le grand froid de l’oubli
Le jour a disparu avec le dernier songe
Bientôt il neigera Le corps enseveli
s’émiettera puante éponge

Cauchemar Cependant les dents claquent soudain
après qu’ont chaviré dans le Styx les étoiles
Bien mortes sont les fleurs de l’antique jardin
Oui quelle glace dans les moelles

Voici l’absence même où l’ombre se dissout
où la voix grelottante épouse le silence
et s’enfonce aux enfers que nul amour n’absout
Est-il dis-moi une espérance


Poème de M. de Saint-Michel
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