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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Rêverie du nord de l’Écosse

Quand je m’endors au chant salé 
Que souffle le vent sur la lande
Les voiles d’un songe affalé
Gonflent, s’animent, se répandent.

Craquent le sel et les vieux os !
Voici venue l’heure bénie
Celle que chantent les oiseaux
Aux rives glacées d’Orcanie.

Combien d’espoirs bringuebalés
Au crépuscule des légendes ?
Et de mystères dévoilés
Aux longs chemins de contrebande ?

C’est l’heure où gueules et museaux
Quittent tanières et mesnies
Pour s’abreuver aux pâles eaux 
D’une rivière indéfinie

Goutant les reflets étoilés 
Qu’elle a déposés en offrande
Sur ses rivages modelés
Par le temps, la tourbe et la brande.

Il faut aimer la symphonie,
Des insectes dans les roseaux,
Et la douce cérémonie
D’un crépuscule au bord des eaux.




Poème de Mr Strangeweather
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En suspension

De ce morceau d’éternité
Qui un jour m’a été donné
Que vais-je faire ?
M’enfermer dans des rives claires ?
 
M’accrocher aux barreaux du temps ?
Boire à la source de Jouvence,
Habiter l’instant qui se tend
Vers un au-delà du silence ?
 
M’éprendre de mille aventures
Sous ce filet de Lune pure
Coulant de falaises obscures
Dans le flot de mes déchirures ?
 
Suivre ces lacets insensés
Conduisant là où nul ne sait ?
Ou surfer au gré des remous
Qui m’éveillent et me secouent ?
 
Malhabile funambule,
Suspendue, je déambule
Sur le fil ténu des années,
Le vent lave mes pleurs fanés.
 
Que reste-t-il de mon voyage ?
Quel sillon creuser sur ces pages ?


Poème de Esterina
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Les terres rouges de Camarés

terres rouges*, terres brûlées,
où les prés aujourd’hui
sont couleur de cendre,
où les champs d’or
des tournesols
de la fin du printemps
ne sont plus que des carrés
noirs, sous la canicule,

et l’arbre, dernier survivant
de la forêt, étend son ombre
charbonneuse sur ce désert

terres rouges, terres brûlées
par la rigueur des éléments,
les calamités naturelles,
mais aussi par la main
de l’homme,
défricheur, destructeur
des forêts primitives
pour sa propre survie,
par les guerres et les violences
aussi, soldats anglais, routards,
pillards,fanatiques de tous bords

et les eaux du Dourdour,
témoin de cette terre primitive
et de tous ces crimes,
ensanglantées, couraient
vers les plaines heureuses
du pays de Cocagne**
où le bleu pastel, don du ciel,
apportait la richesse,
régnait en maître,
où les pampres de la vigne
s’enroulaient aux frênes,
où les truffes poussaient
                      sous les chênes,

     où il manquait quelque chose
pourtant,
cette couleur rouge du haut pays
qui est celle des flammes,
de la passion sauvage, du défi,
          du combat de la vie même

* Le Rougier de Camarés, au sud de l’Aveyron
** Région dont la capitale était Lavaur et qui s’enrichit au XVIème  siècle grâce à la culture du pastel qui était, à un certain stade, sous forme de boule, coque ou cocagne. D’où l’expression  » pays de Cocagne »




Poème de Jped
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Retiens l’été

Retiens l’été

Encore un instant

Ses parfums délicieux

Et ses soirées brûlantes

Qui captent la gaîté

Des enfants qui se bourrent

De coke cerise et de chips BBQ

Comme des baisers chauds

Volés dans la ruelle

À la nuit ruisselante

Retiens l’été

Ne le laisse pas

S’en aller

Garde ses tourmalines

En forme de larme

Dans ton bleu de Gênes

Et aux jours froids de l’hiver

Elles te rappelleront l’été

Accroche-toi à la lune

Avec tes souliers d’étoiles

Chante sous la pluie chaude

Des beaux soirs d’été à la menthe

Car bientôt tu sentiras

La glace qui marche

Vers le cœur de ton pays

Retiens l’été

Sa fièvre jazzy

Son rire capoté

Et ses inlassables flâneries urbaines

Qui te feront encore danser

Aux matins givrés


Poème de Julien Hoquet
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