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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Déjà

Les poings fermés dans le berceau
Tu offrais ton sourire aux anges
Et moi, penché, l’air un peu sot,
J’aurais voulu que rien ne change.

Ton arrivée ? Mon espérance.
Pour chanter la joie qui exulte,
J’avais écrit pour ta naissance
Mon premier poème d’adulte.

Je m’étais alors bien promis
Comme, je crois, tous les papas
De boire à chaque instant permis
De suivre chacun de tes pas.

Pourtant, à peine ai-je ravi
Quelques arpents mal assurés
Aux pentes ardues de la vie,
Que je te contemple effaré.

Au dernier jour de tes études.
Tu te tiens, courageuse et fière,
Prête à briser les certitudes
Et à repeindre l’univers.

Même si la vie a parfois
De bien étranges raccourcis
Et si tes rires d’autrefois
Manquent à mon cœur endurci

Sache ma fille, en cet instant,
Que ton père est béni de toi
Qu’il t’aime comme au premier temps
Aux premières larmes de joie.


Poème de Mr Strangeweather
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Liberté

Ô liberté, concept chéri

Qui fait couler l’encre et les larmes

Et pour laquelle on prend les armes ;

Pour laquelle tant ont péri.

Ô liberté, toi mot si fort,

Qui nous rassemble et nous fédère,
Du marchand riche au pauvre hère ;

Pour laquelle on brave la mort…

Ô liberté, mirage, aimant,

Ô rêve bleu si multiforme

Et qui, pourtant, n’est pas la norme

En dépit de tes partisans…

Ô liberté, cœur des débats,

Dont l’image toujours nous hante,
Que l’on aimerait plus présente,

Au cœur des trop nombreux combats…

Ô liberté, mon idéal,

Condition d’Homme, originelle,

Emouvante et gravement belle__

Pour chaque humain, besoin vital…

Ô liberté, jusqu’à la mort

Et tant que je serai en vie,

Tu seras mon unique envie.

A ton nom, mon cœur bat plus fort…


Octobre / novembre 2015 

Terminé en pensant aux victimes des attentats du 13 / 11 / 15,

Victimes des terroristes, qui n’ont aucun respect pour la liberté.



Poème de Cyraknow
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Dernières lueurs

(gérardine)


L’horizon nuancé s’enveloppe dans l’ombre ;

Le zéphyr est tombé, dans la fraîcheur du soir,

Et l’on devine à peine, au creux de la pénombre,

Les contours recouverts d’un léger velours noir.

Après tant de soleil, voilà que le jour sombre !

Déjà l’on ne voit plus, du lac, le doux miroir.

Alors que le jour meurt et le couchant s’avance,

Dans un dernier sursaut, empreint de désespoir,

Le crépuscule joue et danse en transparence.

Un solitaire instant, bleuté, diaphane et pur,

L’angélus retentit, seule humaine présence,

Languissamment porté tandis que meurt l’azur.

L’écharpe de vapeur caresse le jour sombre ;

La palette du soir s’est perdue dans l’obscur…

L’horizon tout entier s’est enveloppé d’ombre.


Poème de Cyraknow
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Combien faut-il de mots

Combien faut-il de mots pour conter une vie ?

Aurait-on seulement assez du dictionnaire,

Ou faut-il inventer et créer à l’envi,

Dans la forge des sons, des noms imaginaires,

Des verbes flamboyants pour dire les romances,

Des pronoms infinis qui sonneraient l’écho

Du tourbillon des peurs, des joies, de l’espérance,

Et qui feraient tomber les murs grammaticaux ?

Faut-il abandonner les règles édictées ?

Pourquoi donc s’enfermer dans ces lois ridicules

Qui freinent notre ardeur et notre liberté ?

Face à l’amour qu’on crie, qu’est-ce qu’une virgule ?

***

Il faut bien peu de mots, pourvu qu’on les choisisse

Avec habileté et dans le soin constant

Du respect harmonieux du subtil édifice

De la langue sculptée par les plumes d’antan.

Il n’est de liberté que face à la contrainte.

Si la règle est ardue, plus nous la connaissons,

Plus nous saurons œuvrer pour que sa rude étreinte

Débloque dans nos cœurs la musique des sons.

Car, ne t’y trompes pas, pour conter une vie,

Il faut juste en saisir la mélodie profonde

(Elle entraîne le cœur, à son rythme asservi),

Puis en restituer l’harmonie vagabonde.

Si tu l’as bien compris, alors en quelques lignes

Couchées sur le papier, tu nous inviteras

Aux délices du vin fait des plus belles vignes

Et l’ivresse de tes mots nous enchantera.


Poème de Mr Strangeweather
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