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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Astre de nuit

Astre de nuit
(terza rima)


Ah ! Suis-je un peu sorcière, ou juste romantique,
Moi qui chéris la lune au sourire blafard,
Adorant les cieux noirs et leur astre magique ?


Pendant les longues nuits de déprime et cafard,
La lune dans le ciel pour unique compagne,
J’observe l’existence et n’y mets point de fard ;


Sa présence me guide et partout m’accompagne
Lorsque mon pas se perd sous le manteau du soir.
Elle m’est un fanal, pour battre la campagne.


Suis-je saine d’esprit, moi qui crois au pouvoir
De ces attractions que l’on nous dit lunaires,
Qui bercent les amants mais peut les décevoir ?


Son beau visage blême aux clins d’œil débonnaires
Sait inspirer savants, poètes, prosateurs,
Et cacher les complots révolutionnaires.


Hérétiques, sorciers, fous sacrificateurs,
Partisans de sectes aux pratiques occultes,
Comptent parmi ses plus fervents adorateurs.


Il en est de plus doux — enfants ou bien adultes,
Qui chérissent le globe au charme opalescent
Et vouent à  l’astre clair le plus rêveur des cultes.


Pour eux la lune brille, halo luminescent,
Poussant le voile noir des nuits par trop funèbres.
Plus pâle qu’un soleil par trop incandescent,


Sa lumière, toujours, triomphe des ténèbres.




Poème de Cyraknow
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Paysage de brume

Le paysage se cache dans la brume. Les arbres dépouillés font des dômes de dentelle noire le long de la route.
Les collines sont peuplées d’arbres décharnés . Certains portent encore quelques feuilles rousses.On est dans un tableau de Brueghel.


A chaque virage, dans le brouillard opaque, allumé d’un soleil jaune pâle qui ne le perce pas, on prie le ciel qu’il n’y ai personne de l’autre côté ….
On monte la colline  en même temps que la brume qui s’évapore du fleuve en contrebas.


La couleur qui domine n’est pas le blanc de la ouate du brouillard, mais le brun :
Brun comme les champs labourés par les hommes qui entretiennent cette terre riche et grasse. Cette terre qui vit son repos en silence.
Brun comme l’écorce des arbres dispersés en bosquets çà et là.
Dans ces collines, la beauté et la cruauté vont de pair , car si le paysage est magnifique, il y court aussi la bise qui mord et qui pince le visage et gerce les lèvres  ; le froid qui vous glace jusqu’aux os  .



Poème de patricia moles
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L’intime secret

(terza rima)


Seule la lune sait le secret en mon sein,
Qui me cause des pleurs et tourments en cascade ;
Intime volupté que je cache, à dessein…

Un amour sans espoir se cache en embuscade,
Tapi dans le profond de mon cœur mis sous clé,
Parfum poivré, piquant, de cannelle et muscade.

Cet écrin de velours est son ciel étoilé.
De tendresse et douceur, sous ma poitrine émue,
Tel un joli cadeau, l’amour est emballé.

C’est un grelot d’argent, clair et vif, qui remue.
Je suis seule à l’entendre, en mon cœur si troublé.
Chaque jour il grandit, change de forme et mue.

Mon secret mis au jour ; combien j’en ai tremblé !
Car si mon cœur, meurtri, se languit et se pâme,
Ce désir, je le sais, ne peut être comblé.

Je ne veux qu’on me plaigne ou, pire, qu’on me blâme,
Qu’on m’exhorte au courage ou m’enjoigne à l’effort.
Ce secret, mon bonheur, est mon repos de l’âme.

Bien qu’il me consume, j’en tire réconfort,
Comme on le fait d’un vin, lors même qu’il enivre.
Quoi qu’il puisse advenir, l’amour est le plus fort.

Le tendre et doux secret qu’aujourd’hui je vous livre,
Ce vif petit grelot qui m’appelle en sonnant,
C’est lui qui de mes peurs et du froid me délivre :

Il ravive un brasier en mon cœur frissonnant.



Poème de Cyraknow
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Le bal des chrysanthèmes

Au grand bal des chrysanthèmes
Dans ses souliers d’or vernis
Danse et chante ma Bohème
Ma douce et belle alanguie

Danse et chante ma Bohème
De bien tristes mélodies
Me rappelant ceux que j’aime
Si sagement endormis

Me rappelant comme j’aime
L’automne sombre et transi
Quand il porte aux matins blêmes
Un soleil d’Ailleurs qui luit

Quand il porte aux matins blêmes
Toutes les étoiles qui
Au grand bal des chrysanthèmes
Tombent au vent de l’oubli.




Poème de Sinziana
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Octobre à l’horizon des ormes,

Ephémère et fragile instant bleu, berce-la
Cette lumière éteinte entre les bras de soie
D’un long ciel hémophile aux rives de l’ormoie,
Perdu dans ton étreinte où tu l’ensorcelas !

Effeuille tes couleurs, couvre d’ombre rêveuse
Mes désirs d’avenir, son amour, mes émois,
Mais n’efface pas l’heure avant qu’enfin je sois
Près d’elle, en devenir dans son âme songeuse.

Ô cette ligne au loin à l’horizon des ormes,
Qui entre jour et nuit discrètement se forme,
Qui du bonheur prend soin, délicat diamant !

Ô ce fleuve infini dérivant vers la mer,
En cet instant béni d’ineffables chimères
Où mon âme rejoint la sienne au firmament !



Poème de Emrys
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