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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

L’intime secret

(terza rima)


Seule la lune sait le secret en mon sein,
Qui me cause des pleurs et tourments en cascade ;
Intime volupté que je cache, à dessein…

Un amour sans espoir se cache en embuscade,
Tapi dans le profond de mon cœur mis sous clé,
Parfum poivré, piquant, de cannelle et muscade.

Cet écrin de velours est son ciel étoilé.
De tendresse et douceur, sous ma poitrine émue,
Tel un joli cadeau, l’amour est emballé.

C’est un grelot d’argent, clair et vif, qui remue.
Je suis seule à l’entendre, en mon cœur si troublé.
Chaque jour il grandit, change de forme et mue.

Mon secret mis au jour ; combien j’en ai tremblé !
Car si mon cœur, meurtri, se languit et se pâme,
Ce désir, je le sais, ne peut être comblé.

Je ne veux qu’on me plaigne ou, pire, qu’on me blâme,
Qu’on m’exhorte au courage ou m’enjoigne à l’effort.
Ce secret, mon bonheur, est mon repos de l’âme.

Bien qu’il me consume, j’en tire réconfort,
Comme on le fait d’un vin, lors même qu’il enivre.
Quoi qu’il puisse advenir, l’amour est le plus fort.

Le tendre et doux secret qu’aujourd’hui je vous livre,
Ce vif petit grelot qui m’appelle en sonnant,
C’est lui qui de mes peurs et du froid me délivre :

Il ravive un brasier en mon cœur frissonnant.



Poème de Cyraknow
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Le bal des chrysanthèmes

Au grand bal des chrysanthèmes
Dans ses souliers d’or vernis
Danse et chante ma Bohème
Ma douce et belle alanguie

Danse et chante ma Bohème
De bien tristes mélodies
Me rappelant ceux que j’aime
Si sagement endormis

Me rappelant comme j’aime
L’automne sombre et transi
Quand il porte aux matins blêmes
Un soleil d’Ailleurs qui luit

Quand il porte aux matins blêmes
Toutes les étoiles qui
Au grand bal des chrysanthèmes
Tombent au vent de l’oubli.




Poème de Sinziana
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Octobre à l’horizon des ormes,

Ephémère et fragile instant bleu, berce-la
Cette lumière éteinte entre les bras de soie
D’un long ciel hémophile aux rives de l’ormoie,
Perdu dans ton étreinte où tu l’ensorcelas !

Effeuille tes couleurs, couvre d’ombre rêveuse
Mes désirs d’avenir, son amour, mes émois,
Mais n’efface pas l’heure avant qu’enfin je sois
Près d’elle, en devenir dans son âme songeuse.

Ô cette ligne au loin à l’horizon des ormes,
Qui entre jour et nuit discrètement se forme,
Qui du bonheur prend soin, délicat diamant !

Ô ce fleuve infini dérivant vers la mer,
En cet instant béni d’ineffables chimères
Où mon âme rejoint la sienne au firmament !



Poème de Emrys
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Rêverie du nord de l’Écosse

Quand je m’endors au chant salé 
Que souffle le vent sur la lande
Les voiles d’un songe affalé
Gonflent, s’animent, se répandent.

Craquent le sel et les vieux os !
Voici venue l’heure bénie
Celle que chantent les oiseaux
Aux rives glacées d’Orcanie.

Combien d’espoirs bringuebalés
Au crépuscule des légendes ?
Et de mystères dévoilés
Aux longs chemins de contrebande ?

C’est l’heure où gueules et museaux
Quittent tanières et mesnies
Pour s’abreuver aux pâles eaux 
D’une rivière indéfinie

Goutant les reflets étoilés 
Qu’elle a déposés en offrande
Sur ses rivages modelés
Par le temps, la tourbe et la brande.

Il faut aimer la symphonie,
Des insectes dans les roseaux,
Et la douce cérémonie
D’un crépuscule au bord des eaux.




Poème de Mr Strangeweather
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