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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

J’aime les oiseaux

J’aime ces fricheurs des îles
J’aime leurs chants d’eau vive
Dans la brume et le brouillard
Au caprice chatouilleux des quenouilles

J’aime la Chute-aux-Outardes
Ses marais enchanteurs
Là où la Grande Aigrette discrète
Blanche et longiligne
Fait son nid
Là où le petit Héron Vert en ravaudage
Cherchent des grillons en vagabondage

Alors quand la lune s’en va pleurer
Comme une madeleine
De grands nuages de fagotage
Je t’aime doucement

Et tranquillement la lenteur
Automnale
De la chênaie câline
Ses troglodytes de Caroline
Et ses orioles de Baltimore
Avec sa voix de ténor affectueuse
Voilà,l’automne que j’aime
Et qui entonne avec ses oies tonitruantes 
La chanson des migrations

C’est cet automne qui revient
Sur la prunelle des cieux
Quand au bassin de pêche
Viennent les balbuzards
Et les martins-pêcheurs
Pour y racoler le poisson
Et donner la berlue aux sirènes
Que j’aime, que j’aime

J’entends la mélopée touik- tchit 
Des bécasseaux à échasses
Au crépuscule d’Amérique
Et la goualante des bihoreaux gris
Comme ces religieuses mortes
Au chant du râle de Virginie

J’aime tant la nuit qui vient
Alors que la chouette se fait plaisir
À l’écho de ses hululements d’enfer
Et que le Grand Duc magnanime
Du bec au gousset, le regard sévère
Lui tirera la langue et que la brunante
Les enveloppera délicatement

Alors,oui, j’aime ces corneilles
De Ville LaSalle
Qui harpaillent mes oreilles
Au chevet de ce poème-pochard




Poème de Julien Hoquet
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Marguerite

Certains enfants ont vu, penchée sur leur berceau,
Une marraine fée les comblant de ses dons.
Près du mien, pas de femme aux magiques assauts
Mais une âme discrète au cœur  fidèle et bon.
 
Une perle de nacre à la douce lumière,
De son corps amputé, meurtri et immobile,
Elle n’aura cessé d’être la prisonnière,
Distillant ses sourires et ses humeurs subtiles.
 
Confidente  appréciée, elle offre son oreille,
Ses trésors d’endurance et sa tendre indulgence
Et diffuse autour d’elle un parfum de merveille
Apaisant les tensions de toute sa patience.
 
Si fragile pourtant, pilier inespéré,
Lucide et  bienveillant jusque dans sa vieillesse,
Qui jamais ne s’est plaint de son destin blessé,
Maguy, tu m’éblouis de toute ta sagesse.


 
A ma douce marraine
 

Poème de Esterina
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