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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Vagues vous êtes folles

Vagues, vous êtes folles !
À vous briser ainsi contre les rochers bruns,
À écumer de rage au milieu des embruns,
Aux pieds de Porquerolles.

Mais l’île est endormie.
Ni vos plaintes, inlassables gémissements,
Ni le vent fort d’avril aux tourbillons déments,
Ne réveillent ma mie.

Car la chanson d’hiver
Dans son soleil d’azur berce son sommeil blanc.
Elle a fermé les yeux, son sourire est troublant,
Jusqu’à la primevère.


Poème de Emrys
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Comme une plage à marée basse

Le passé est comme une plage à marée basse,
le temps comme la mer, s’est retiré.

Il laisse sur la grève des souvenirs épars,
vivants ou morts,
une succession d’états fragiles et fugaces,
un basculement entre vie et mort,
peuplé d’instants passés.

Vivre est rendre possible
cette concrétion de la mémoire

les fragrances du passé

les voix qui se sont tues.

.
Ce mouvement perpétuel du temps peuple l’Étant,
Fonde et trouble la constance de l’Être.


Poème de Emrys
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Hybris

Il était un miracle, une perle d’azur,
Errant en solitaire au cœur de l’univers.
Il était la lumière imprégnant la nature,
Imbibant le trésor de sa douce atmosphère.
 
Il était un miracle éclos sur cette Terre,
Cette vie à foison naissant et prospérant,
Répandant sa beauté le long des millénaires,
Explosions de couleurs, éventail fulgurant.
 
Il était un bonheur, tel un élan à vivre,
Le soleil irradiant un ciel plein de promesses,
La frénésie des sens, des rêves à poursuivre,
Autant de créations à inventer sans cesse…
 
Puis il est arrivé, fragile créature,
Investissant le monde et dominant ses frères.
Lui, pourtant si chétif, à la faible ossature,
En conquit peu à peu l’écorce tout entière.
 
Cet être tourmenté se révèle ambitieux,
Il œuvre à corps perdu à sa prospérité,
Se fait un paradis immodeste et luxueux
Au détriment de ceux qui ne peuvent lutter,
 
Se divise et se bat, sème la peur, la guerre,
Jouant avec le feu de ce fou Prométhée.
Il réduit des portions complètes de sa Terre
A l’empoisonnement, à la stérilité.
 
Maudit soit donc celui qui lui fit ce présent,
Cause de ses malheurs, cause de sa folie,
Cause des destructions qui font couler le sang
Et étouffent le flux souverain de la vie.
 
Saura-t-il retrouver de la lucidité,
Se souvenir à temps de son humilité,
De la sobriété reprendre le chemin,
Et renouer enfin avec un bonheur sain ?


Poème de Esterina
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