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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

#withyou

Il y a les amies et les amies d’amies,
Et vos récits sans fard des moments de détresse,
Et les tyrans pervers qui brisent la promesse
Que l’amour a chantée à l’aube de nos vies,

Et la bouffée de fiel qui agresse mes sens
En lisant vos récits de leurs exploits sordides,
Et ma condition d’homme envahie par le vide,
La honte, la colère et la froide assurance

Qu’une autre, près de moi, souffre encore en silence.
Et mon cœur qui s’emplit de l’écho de vos peines,
Et l’envie de clamer par les mots qui me viennent
Que je n’oublierai pas le cri de vos souffrances.


Poème de Mr Strangeweather
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Ce que je sais de toi

Je ne sais pas si je t’aime,
Car je ne te connais pas,
Je te vois juste très belle
Mais cela ne suffit pas!

Non ce n’est pas de l’amour,
Mais j’ai le son de ta voix,
Ta musique en paroles,
Et peu importe sur quoi.

Non ce n’est pas de l’amour,
Même si dans tes yeux clairs,
La franchise est si sincère
Qu’elle inonde sa lumière!

Non ce n’est pas de l’amour,
Sauf quand ton rire résonne,
Et que tout ton corps l’esquisse,
Ton enthousiasme rayonne.

Non ce n’est pas de l’amour,
Même si tu fais rêver,
Car dans chacun de tes gestes
Brille la féminité.

Non ce n’est pas de l’amour,
Juste ému quand je te vois
Si mère, femme, rêveuse,
Sans défense et langoureuse.

Non ce n’est pas de l’amour,
Mais c’est si vrai près de toi,
Que le temps n’existe pas ;
Et pèse les autres fois !

Non ce n’est pas de l’amour,
Mais celle que tu recèles,
Subtile, celle qui me blesse :
C’est ton immense tendresse !

C’est ce que je sais de toi
Que tellement tu m’inspires,
Que tout entier à écrire,
Un roman ne peut suffire !

Malgré tout, je ne sais pas
Ce que tu penses de moi ?
Mais puisqu’on ne s’aime pas,
L’amitié me suffira.



[William Valant]




Poème de William Valant
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Où s’en vont les nuages

Regardant

L’eau scintillante

Ruisseler

Entre les dentelles de glace

Assis sous l’arbre

Des mal-aimés

Le cœur noué

Et levant la tête

Pour suivre le vol

D’un moucherolle

Je pense à toi

Mon bel amour

Et je me demande

Où vont ces nuages

Ces flâneurs cérulés

Givrés de lumière?

Ces icebergs venus du nord

Flottants dans le ciel

Tels de vieux remords

Où vont-ils?

Ne revient-on jamais

Entre les mains du vent

Qui nous a aimés?

Et toi

Me reviendras-tu

Jamais

Mon bel amour?

Ce chapelet de cirrus

Qui jaillit du fond de tes yeux

Ces blancs pétales d’anges

Ces baisers dans tes cheveux

Et cette auréole saphirée

Qui te fait belle

Belle comme un grand voilier

Traversant le temps qui cabriole

Qu’il pleuve ou qu’il neige

Ma vive amour noyée

M’aimeras-tu encore?

Où qu’ils aillent ces nuages

Nébulosité des amours foudroyées

Qu’il pleuve ou qu’il neige

Les regardant

Penseras-tu à moi?

Qu’es-tu devenue

Ô mon si bel amour?

Ne vois-tu point venir

Un nouveau printemps?


Poème de Julien Hoquet
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L’arbouse, l’harmonie des contraires

la tradition le savait bien,
à peine dans la bouche,
la délicate saveur de l’arbouse
s’évanouit,
                          dans l’instant,


                               ta lèvre et ton souffle chaud
                               effleurant mon visage,
                               la caresse d’une main
                                                       sur ma hanche


ne laissant qu’une trace
furtive
qui s’anéantit en moi,

                                ride imperceptible sur l’étang,
                                éclair d’un oiseau sur le ciel gris,
                                coup de cloche esseulé au matin,
                                bref soupir,
                                écho d’un haïku perdu ou rêvé


à son tour, la pulpe du fruit
se défait sur ma langue
comme un sorbet, une bulle
ou la brume du matin,

                                                  comme parfois, d’un coup,
                                                              la vie ou le bonheur


aussi, on prend toujours
avec espoir et crainte
l’arbouse entre ses doigts,
assuré du plaisir
          et de la déception

fruit humble et dédaigné
de  l’arbre qui porte en hiver,
en même temps,
ses fleurs sans parfum
et ses baies écarlates,
    si étonnantes, si fragiles,

                   et dont, comme un dernier pied de nez,         
                   il sort un miel presque noir,
                   et, sans nul doute,
                                               le plus amer du monde


Poème de Jped
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Dans les sous-bois de l’automne

Sous les feuilles mortes

Dans les sous-bois de l’automne

Paupières fermées

Une fleur exhale

Comme un adieu à l’été

Son dernier parfum

Des larmes de sang

Et d’or brouillent son regard

Le ciel est triste

Désacralisés

Les oiseaux s’en vont au sud

Déjà le frimas

Couvre les matins

Dans les sous-bois de l’automne

La terre se terre



Poème de Julien Hoquet
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