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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Liberté

Ô liberté, concept chéri

Qui fait couler l’encre et les larmes

Et pour laquelle on prend les armes ;

Pour laquelle tant ont péri.

Ô liberté, toi mot si fort,

Qui nous rassemble et nous fédère,
Du marchand riche au pauvre hère ;

Pour laquelle on brave la mort…

Ô liberté, mirage, aimant,

Ô rêve bleu si multiforme

Et qui, pourtant, n’est pas la norme

En dépit de tes partisans…

Ô liberté, cœur des débats,

Dont l’image toujours nous hante,
Que l’on aimerait plus présente,

Au cœur des trop nombreux combats…

Ô liberté, mon idéal,

Condition d’Homme, originelle,

Emouvante et gravement belle__

Pour chaque humain, besoin vital…

Ô liberté, jusqu’à la mort

Et tant que je serai en vie,

Tu seras mon unique envie.

A ton nom, mon cœur bat plus fort…


Octobre / novembre 2015 

Terminé en pensant aux victimes des attentats du 13 / 11 / 15,

Victimes des terroristes, qui n’ont aucun respect pour la liberté.



Poème de Cyraknow
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Variations d’avril

Chemin des douanes :
Le vent va fraichissant,
Soulève l’intimité des tulles océaniques
Dans une lumière ouatée, blanche.
Chercher dans la mémoire du corps
Le pas de balade.
Volutes veloutées de ta voix,
Variation d’un rire et je vacille :
Gwenn, crois-tu que la douceur s’entraîne ?

Perse-brume d’une poudre solaire :
L’océan vire au vert,
Frissonne de sel –
Vaporeuse écume à nos pieds.
Un goéland pique et plonge,
Remonte, redresse, hésite à la rafale,
Se rétablit
Et nargue de ses cris
Ma mémoire infidèle. Souvenirs
D’autres vols.
De chute.
Mais dis-moi que l’oubli se façonne.

Soudain, sur mes épaules en nage,
Avril s’embruine, moqueur.
La mousse est un désastre de violettes
Où pourraient se perdre tes yeux.
Un geste te soulève et je cours
Jusqu’à l’abri.
Breizh blues. Et mon souffle altéré.
La pluie, mes doigts,
Dans tes cheveux ruissellent.
Ta peau a un goût d’ardoise. De safran.
Et je retiens le poids de mon corps…
Sourirais-tu encore aux maladresses ?
Hiraezh am eus da ‘z kwelet.


Poème de Anwen
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Poèmeur

– Papa je serai poèmeur

je veux avoir pignon sur ritournelle

je veux être épieur de rêves

– tu veux dire poète ?

– non ! mais tatoueur de mots sur la peau du vent

 je veux être effleureur, technicien de surface

– écrivain, maître chanteur ?

– non ! entends moi je veux faire !

faire faire et défaire l’éphémère 

 un aimeur de paumes et de mer

un poèmeur !!


Poème de Escamillo Cavradossi
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Eclipse

Ce soir ni le soleil ni l’astre de la nuit
N’apportent de chaleur à ton visage humide.
Dans mon vieux sablier, les minutes enfuies
Dessinent le désert de mes pensées arides.

Marchant à pas perdus comme un lion dans sa cage 
Sur les parquets cirés du salon de musique 
Qui craquent sous mes pas, je fulmine et j’enrage :
A quoi servent mon art, ma science et ma technique ?

Alors qu’il suffirait d’être à côté de toi
Pour soulager ta peine en ces jours difficiles.
Te serrer dans mes bras, sans poème courtois.
Partager ton chagrin, sans rimes inutiles.

J’ouvre grand la fenêtre et me penche au dehors
Pour crier la douleur de notre éloignement,
Mais aucun son ne fuit la prison de mon corps
Car j’aperçois soudain, esquisse au firmament,

L’irréelle pâleur de cette lune rousse.
Son fantôme éthéré semble dire aux étoiles :
« N’ayez crainte mes sœurs, que la nuit vous soit douce !
Je suis venue ce soir pour soulever le voile

Qui obscurcit vos cœurs de regrets et de doutes.
Le soleil m’a quittée mais la lointaine terre
D’une tendre lueur adoucit ma déroute
Et offre à mon visage une vie éphémère. »

Alors, à mon balcon, je comprends à mon tour :
La distance n’est rien quand l’amour illumine.
Et si lointains qu’ils soient, mes vers et leurs atours,
Qui ne sont rien de plus que des mots qui cheminent,

Sauront porter vers toi une subtile ardeur
Où comme dans mes bras tu pourras t’abreuver.
Voilà pourquoi ce soir j’écrirai le bonheur 
D’être par ton amour chaque jour élevé.


Poème de Mr Strangeweather
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L’heure est à la beauté…

L’heure est à la beauté Toujours à la beauté
Or la beauté comment ne serait-elle femme
Au siècle très fangeux que le néant réclame
le poète brandit la gloire de l’Été

Cette gloire est parfum sourire vénusté
silence délicieux ou voix-épithalame
vertige ouvrant le ciel d’un rêve qui s’enflamme
pour devenir amour Le reste est vanité

Les deuils n’y peuvent rien dont la nuit est friande
Chaque rayon suffit Chaque regard commande
au cœur et à l’esprit de croire en sa vertu

Aussi quand la Très-Belle à son zénith fascine
réveille-t-elle en nous le paradis perdu
Et tout poème éclôt de sa loi sibylline

                         ———

« Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. 

Toute la place est pour la beauté. »

                     René Char


Poème de M. de Saint-Michel
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