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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Quête éperdue

Le vent balaie le ciel songeur
Et peine à dissiper les brumes
De mon cœur lourd, tel une enclume,
Perclus de manque et de douleur. 
 
Un œil scrute indiscrètement
Entre les nuages d’argent
Mon laborieux cheminement,
Errance d’un cœur indigent
 
Quêtant un regard familier
Un baume de paix pour son âme.
Où désormais se réfugier
Dans les lassitudes, les drames ?
 
Ma seule patrie, mon trésor,
Où puiser le souffle de vie ?
Parfois je crois que tout est mort,
Tout a fui quand tu es parti.



Poème de Esterina
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La tour d’astronomie

J’imagine tes pas dans le vieil escalier

Tournant au rythme lent des pierres en hélice

Aux heures endormies qui suivent les délices

Que m’accordent parfois tes bras hospitaliers.

Soudain luit à l’éclat tremblant du chandelier

La timide chaleur d’une larme qui glisse

Au sillon douloureux des tristes cicatrices

Où ta vie a tracé son parcours singulier.

N’avance plus, ma mie ! Laisse-moi te rejoindre !

Il nous reste une vie, un univers à peindre !

Nous gravirons ensemble, un degré à la fois,

La pente qui conduit aux secrets des étoiles.

Et nous y trouverons de quoi gonfler nos voiles

Jusqu’aux rives aimées des contes d’autrefois.


Poème de Mr Strangeweather
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Retour à Brocéliande

Je me souviens qu’un jour je me suis égaré

Sur les chemins herbeux que tissaient les légendes

Au parfum enivrant d’une humide soirée

Sous les arbres anciens du bois de Brocéliande.

J’étais seul et perdu aux vallées sans retour

Mais un brasier secret attisait mon courage.

Se pourrait-il qu’il fût l’écho de cet amour

Qui n’adviendrait pourtant qu’à l’aube d’un autre âge ?

Peut-être que Merlin, s’échappant un instant

De la geôle enchantée où l’amour de Viviane

L’a jadis enfermé loin des rives du temps,

Est venu murmurer quelque subtile arcane,

Dévoilant à mes sens la promesse à venir

Des frissons délicieux glanés à ton étreinte.

J’ai souvent retrouvé cet ancien souvenir

Qui laissa dans mon cœur une éternelle empreinte,

Mais je sais aujourd’hui qu’il n’était que l’avent

De la flamme allumée aux braises de tes charmes

Qui, comme la tempête annoncée par le vent,

Réveille les vieux os et assèche les larmes.


Poème de Mr Strangeweather
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Les mains d’un roi

Les mains d’un roi, dit-on, sont mains de guérisseur 

Et peuvent reconstruire et les corps et les âmes 

À la forge sacrée qui ravive en douceur

La lumière oubliée, l’impérissable flamme.

Je veux être pour toi le plus tendre empereur 

Et refermer les plaies que la peine et les drames

Ont ouvert trop souvent aux dépens du bonheur

Promis au premier jour des hommes et des femmes.

Toi qui m’as couronné souverain de ton cœur

Et qui ravis le mien de merveilleux délices

Je promets à ta peau la force et la chaleur

De mes bras oubliés par l’hermine et le lys.

Je promets à ta vie l’espoir des riches heures 

Qui restent à conter sous la plume qui glisse

Au vélin suranné de ton vieux rimailleur,

Heureux des guérisons que ses mots accomplissent.


Poème de Mr Strangeweather
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Correspondance

Ce matin, j’ai trouvé, sur le pas de ma porte,

Une lettre, une fleur. Tu les as déposées

A l’heure où les lutins distillent la rosée

Et peignent les secrets que le soleil emporte.

Je caresse ma joue du velours de la fleur

Et brise lentement le cachet de ta lettre,

Marqué du sceau ancien des sages géomètres,

Accroché à ta vie par les mains de tes sœurs.

J’en extrais trois feuillets, joliment parsemés

Des douceurs que pour moi tu puises à l’encrier,

Et promenant mes doigts sur le grain du papier,

J’imagine un parfum que je ne puis humer.

Je rêve ton regard par dessus mon épaule,

Impatient de savoir si tes mots enchanteurs

Sauront guérir ma peine et verser dans mon coeur

Leur encre diluée aux larmes du vieux saule.


Penché sur son bureau, le vieux saule a compris,

Que pour l’éternité ses racines noueuses

Puiseront chaque jour à ta prose enjôleuse

La sève qui nourrit son âme et son esprit.

Et qu’il te renverra, inlassable rimeur,

Chaque soir des quatrains, forgés au crépuscule,

A l’heure belle et grise où la chouette hulule.

Ils traceront pour toi la carte du bonheur.


Poème de Mr Strangeweather
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