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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Ta beauté

Ta beauté c’est le ciel où le soleil se noie

c’est le parfum qui rêve à l’apogée du temps

c’est le bonheur ravi par l’aigle de la joie

c’est la fièvre des blés que cravache l’autan

Ta beauté c’est le cri arraché à l’absence

c’est le miel de l’été ensemençant l’hiver

c’est la légende écrite avec l’or du silence

c’est le geyser du cœur aux sables du désert

Ta beauté c’est la foudre alors que minuit sonne

c’est la mer rouge offerte aux rayons du désir 

c’est la flèche de feu lancée par l’Amazone

c’est l’enfance qui fait éclore l’avenir

Ta beauté c’est l’étoile en marche vers l’aurore

c’est le vertige épris d’un immense baiser

c’est la terre promise à celui qui l’adore

c’est la statue en deuil qu’amour vient embraser

Ta beauté c’est la soif délicieuse de l’âme

c’est la guerre menée aux confins de l’espoir

c’est la neige dont rien n’a terni l’oriflamme 

c’est le maître poème où l’Eden peut se voir


Poème de M. de Saint-Michel
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Il en va de nous-mêmes

Arménie, ce qui t’arrive

est une tache à notre honneur,

c’est une déchirure au drapeau tricolore

celui de notre Liberté ,

c’est la preuve

de notre lâcheté

car en toi bat le cœur

de notre civilisation,

tu es notre miroir.

J’appelle

à un sursaut

d’où qu’il vienne,

il en va

de demain,

il en va

de nous-mêmes.


Poème de michelconrad
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Point d’interrogation

L’aimé-je pour le ciel délicieux de ses grâces

pour son rêve brandi comme un glaive de feu

pour son cœur interdit aux baisers des médiocres 

L’aimé-je pour l’espoir que sa beauté piétine 

pour son vœu d’avancer de désert en désir 

pour son regard ouvert aux étoiles de l’âme

L’aimé-je pour l’été dont s’éprend son sourire

pour ses guerres menées aux confins de l’amour

pour sa passion rendant nos sagesses poussière

L’aimé-je pour l’éclat qui dore tous ses gestes

pour ses parfums tapis dans le noir d’un secret

pour son intransigeance où s’extasient les foudres

L’aimé- je pour l’azur à fleur de sa nuit même 

pour son poème écrit à l’encre de son cri

pour sa chasse fervente à quelque biche blanche

L’aimé-je pour le jeu savant de ses caresses

pour son refus d’œuvrer à nos tours de Babel 

pour ses fièvres de sang qu’elle accroche aux statues

L’aimé-je pour le deuil que son plaisir violente

pour sa prière éclose au charnier de l’orgueil

pour ses rubis jetés avec joie dans la fange

L’aimé-je pour la neige à quoi sa chair s’enlace

pour son bûcher offert à qui défie la mort

ou pour telle raison que la raison ignore


Poème de M. de Saint-Michel
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In Memoriam

Entre Víznar et Alfacar

que reste-t-il ?

Sinon un peu d’oxyde de craie en poudre…

Pas grand-chose.

_

Et pourtant j’écris encore

du presque rien

en une langue qui m’étrange.

_

Je contemple le minuscule et m’étonne

de lire les graffs des cristaux de sel

déposés au bastingage froid

de voir les hirondelles de mer

piqueter d’encre le parchemin sablé du ciel.

_

Un premier soleil d’automne ébauche

sur mes épaules

une douceur oubliée.

_

Dans quelques encablures, au-delà du goulet,

les vagues nous ramèneront à l’instable :

corps obliques arrimés au vent de vitesse

gorges que le sel embrase.

_

Et les grands rêves côtiers disparaîtront

derrière des cataractes de brume

des miroitement de jaspe

_

reparaîtront sans doute à l’iridescence

d’un geyser au loin—

ses exhalaisons indéfinissables de krill

d’ambre gris…

Ecrirai-je encore alors ?

_

Rien ne se lit sur les visages noircis

hormis l’intense concentration

aux margelles des pupilles étroites.

_

Coude à coude ; les mains se frôlent ;

s’assurent ;

Vous ai-je jamais dit que…

Dans l’intense du silence qui nous étreint

qui nous porte.

_

Dérive…

Jusqu’au jour où une larme—

sillon dans le cirage—

dira les insomnies blafardes

et toute la douleur d’un homme.



Poème de Anwen
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