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Merci aux poètes et poétesses d’avoir accepté de partager quelques uns de leurs écrits sur cette page.

Indicible

L’Amour a pris mon cœur pour cible,

je voudrais cesser de t’aimer,

mais c’est une chose impossible,

tant mon  cœur  à toi est lié,

tu es mon rêve inaccessible,

à rien ne sert d’y échapper,

l’Amour a pris mon cœur pour cible,

automne, hiver, printemps, été,

Éros est un dieu si terrible

que je demeure extasié,

chaque fois plus émerveillé,

et dans une joie indicible,

l’Amour a pris mon cœur pour cible.



Poème de michelconrad
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Le gros cerveau humain est le berceau du mal

Le gros cerveau humain est le berceau du mal.
Un homme, à pas de loup, s’approche d’un cheval.
Il le tue de sang froid et lui coupe une oreille.
Tous nos pesticides déciment les abeilles,
Qui aiment butiner en regardant le ciel
Et nous offrent des fruits, des légumes, le miel.
Dans un vaste abattoir, des moutons et des porcs
Sont découpés vivants, souffrent jusqu’à la mort.
Des poussins pleins de vie sont carrément broyés.
On ne peut concevoir plus grande cruauté.
On épuise un grand cerf, lors d’une chasse à courre.
On le terrorise jusqu’à la fin du jour.
La meute le rattrape et un chasseur l’achève.
Dans l’arène bruyante, un brave taureau crève
Sur le sable brûlant, criblé de banderilles,
Sous les yeux satisfaits de nombreuses familles.
On a anéanti soixante-dix pour cent
De la faune sauvage en moins de cinquante ans.
Le monde est engagé dans une course folle.
Il a perdu son âme et brisé sa boussole.
On est indifférents aux multiples alertes
Et on ne marche plus, on court à notre perte.
C’est l’imbécilité collective qui dure,
Le coq décapité qui va droit dans le mur.
On devrait se poser près de l’arbre à palabres,
Discuter et cesser cette danse macabre.
Je suis presque certain qu’il est déjà trop tard.
On a de l’industrie pour foutre le bazar.
Le climat déréglé va finir le travail.
On ne vaut pour la vie pas plus qu’un brin de paille.




Poème de lologentil
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Il y a quelque temps, j’ai écrit un poème

Il y a quelque temps, j’ai écrit un poème.
C’était pendant l’automne, un jeudi matin blême.
Il parle d’une femme et d’un cheval de Troie,
Son parfum capiteux qui se cramponne à moi.
Ce sont, parmi mes vers, ceux-là que je préfère.
La subjectivité est un profond mystère.
Ce n’est sûrement pas le poème idéal.
D’autres yeux que les miens le trouveront banal
Et la rime de trop pourrait prêter à rire.
Mon cœur a ses raisons, d’insondables délires.
Tous ses mots me disent, tout bas et à l’envi,
« Il était une fois » la femme de ma vie.
Quand je suis inspiré, j’essaie de l’égaler.
Je n’y réussis pas, année après année.
Tous les vers que je fais ne sont que des broutilles.
Ils n’arrivent jamais au bas de sa cheville.
Ma pensée est en cage et elle tourne en rond.
Retrouverai-je un jour l’admirable frisson ?
Je le rechercherai jusqu’à mon dernier jour,
Ainsi que les transports de mon premier Amour.



Poème de lologentil
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Tu es l’amour

Tu es l’amour, le vrai, le vif-argent,
L’amour qui danse, chante, fait la fête,
L’amour qui blesse et laisse, âme défaite,
Le corps décomposé dans l’entre-temps.


Tuer l’amour hurlant aux quatre vents,
L’amour qui cogne à la porte des têtes,
L’amour idiot qui rend fou, qui rend bête,
Qui fait de nous des géants, des enfants.


L’ai-je connu un jour, un seul instant ?
L’ai-je brûlé dans ton foyer ardent
Que ne pouvait éteindre ma tempête ?


Qu’importe maintenant, je suis devant
Tes bras ouverts et ton cœur rouge sang !
Je suis au bout du chemin de ma quête.



Poème de Emrys
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Le masque de la mort

Elle était ce regard

Qui se posait sur le monde

Et le monde était son regard

Qui se posait sur moi

Elle était la tendresse du monde

Qui marche vers La Vie

Toute la tendresse de la mère

Elle était la mère même

Pour chaque chose du monde

Elle était le monde

Le mien

Elle voyait une souris

Dans l’herbe haute

Quand nous ne voyions rien

Qu’un tableau du douanier

Elle voyait la lumière

Dans le ciel bleu des athées

Elle marchait vers moi

Où nous rêvions ensemble des nuages

Revenus de guerre

Canons épuisés

Le cœur plein d’espoir

Elle était ce regard

Qui roulait sur les choses

Pour mieux les caresser

Et les aimer

Si jamais vous passez en Paradis

Vous la remarquerez

Avec ses longs cheveux blancs

Qui cachent ses ailes d’ange

Vous aussi vous l’aimerez

Comme je l’aime toujours

Et un jour

Nous serons tous réunis

Dans un Grand Champ de Fraises

À nous faire des mamours éternels

Avant que n’arrive la fin du monde

Et alors et encore elle sera ce regard

Qui se posera sur moi …


Poème de Julien Hoquet
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