Ombres noires et sinistres
Qui s’abattent sur la ville,
À coup de claquements d’ailes,
De cris lugubres qui percent
Nos oreilles trop sensibles
C’est le retour des Corneilles
Qui envahissent le ciel
Plombé comme avant l’orage,
Alourdi par la menace
De ce mal qui nous gangrène.
Avec leurs plumes d’ébène
Et leur regard obsidienne
Chargé d’ondes délétères ;
Changeant d’un coup l’atmosphère
Qui se voile des ténèbres
D’une oppressante présence
Qu’Hitchcock ne renierait pas,
Les oiseaux noirs se rassemblent
Dans une macabre danse
Comme sorcière en sabbat.
Archives de la catégorie : Réflexions sur la nature humaine
- A bas bruit
- A celles et ceux qui ne peuvent pas écrire
- A vous
- Allons le monde
- Amis, si nous voulions
- Anticipation
- Arménie, 8 mai 2018
- Artsakh
- Au chauffeur de la ligne 7
- Au grand bal des démasqués
- Bonheur d’une rencontre
- C’est la guerre
- C’est un homme qui chante
- Ça suffit !
- Ce que nous en ferons
- Ce qui m’émeut
- Censure
- Cet enfant
- Cette petite flamme
- Chaque petit bienfait
- Comment ne pas songer
- Contrastes
- Convention
- Cosmonaute
- Dans la cour de la maternelle
- Dans les épreuves
- Dans quel monde vivons-nous
- De rouges camélias
- Debout à vos côtés
- Déluge d’eau et de larmes
- Des bombes tombent du ciel
- Destin
- Deux poids et deux mesures
- Deux-mille-vingt-deux
- Douleur aiguë
- Elle était
- Empathie des cœurs
- Engrenage mortifère
- Equilibre
- Et quand il sera trop tard
- Eternelle Artsakh
- Ferme les yeux, petit
- Fracas et violence
- Grain de sable au tribunal
- Haut-Atlas
- Héritage ancestral
- Il faut vivre
- Il n’est de vérité
- Il neige sur Stepanakert
- Il paraît que c’est l’Avent
- Il suffit d’un oiseau
- Ils se tenaient par la menotte
- J’ai repris le chemin
- J’attendais
- Jusqu’à soi
- L comme
- L’adieu à la mère
- L’Artsakh est à vous
- L’Artsakh ne serait plus
- L’énergie de la vie
- L’espace d’un instant
- La goutte qui fait déborder le vase
- La machine à broyer
- La peste brune
- La vie ne nous épargne pas
- Labyrinthe des ténèbres
- Le jour de la Saint Juste
- Le Petit Prince est arrivé
- Le regard de Karen
- Le répit est fini
- Le Roi s’amuse
- Le temps de l’échange
- Les gens que l’on côtoie
- Les survivantes
- Leurre
- Libertatea
- Liberté Égalité Fraternité
- Litanie
- Marche pour la planète
- Martiki yerke *
- Merci pour les discours
- Mes larmes ne suffiront pas
- Missak et Mélinée entrent au Panthéon
- Ne changeons rien
- Neuf mois pour se préparer
- Nous n’emporterons rien
- Ombres noires
- Où est passée la joie
- Où sont donc passées les femmes
- Passe-passe
- Petite bulle
- Plus rien
- Pose ta pierre
- Pour Anna
- Pour Anthony
- Pour l’Artsakh
- Pour Olga
- Pourquoi écrire
- Pourquoi le silence
- Premier janvier
- Prison corporelle
- Quand ceux que pourtant vous aimez
- Quand Paris dansait
- Quarante-quatre jours et bien plus…
- Que faisons-nous
- Que ne suis-je colombe
- Que sait-on
- Que sommes-nous
- Quel mal ont-ils commis
- Quelques deux cents prisonniers
- Rendez-vous près de Komitas
- S’il nous reste la vie
- Se peut-il
- Semez des graines !
- Si douce Arménie
- Sonnette d’alarme
- Sur le mont Valérien
- Sur le quai de Riquet
- Ta peine
- Tant de vœux
- Terre tremblée
- Tous ces morts
- Tout détruire
- Tout est là
- Tout me blesse
- Toutes nos blessures
- Trahisons et confidences
- Trésors de synchronicité
- Triste printemps en Colombie
- Tristes échos de Palerme
- Trouver les mots
- Tu leur diras
- Tu parles de ta fin
- Un homme qui chante
- Un jeune garçon veille
- Un jour ordinaire
- Un long chemin
- Un tel acharnement
- Une âme qui passe
- Une hirondelle en hiver
- Une petite grand-mère
- Viols
- Vivre
- Voilà la situation
- Vous nommez ça comment
J’attendais
J’attendais, impatiente, que le monde s’éveille
De sa sourde torpeur et veuille se lever,
J’attendais quelque signe qui vienne confirmer
Que ma longue prière n’avait pas été vaine.
J’attendais que le fort protège le plus faible
Et que nos dirigeants soient des plus exemplaires…
Mais quelle longue attente pour tous ceux qui espèrent
Que des pays amis viennent les épauler
Et veuillent reconnaître en leur vibrant appel
Tous ces crimes commis contre l’humanité
Quel indécent calvaire pour ceux qui désespèrent,
Qui souffrent dans leur âme, qui souffrent dans leur chair,
Ceux qui sont suspendus à la moindre nouvelle,
Quelle vienne du front ou d’une autre nation,
Œuvrant avec courage et détermination
Pour défendre ce peuple qui n’a que trop souffert.
Il y a des silences que je ne comprends pas,
Des inhumanités que je n’accepte pas,
Des urgences qui passent toujours au second plan,
Des excuses indignes de nos « grandes nations »
Qui ne protègent pas leur civilisation,
Laissant l’hypocrisie et la passivité
Endormir les esprits et affaiblir ses rangs.
La désinformation envahit notre espace
La corruption sévit presqu’à tous les étages ;
Dans le Haut-Karabakh, la guerre encor fait rage
Et le monde regarde périr des innocents,
Tardant à réagir et se voilant la face…
J’ai les yeux pleins de larmes et mon cœur est en sang.
Le jour de la Saint Juste
Le jour de la Saint Juste,
Sur l’autel des prières,
J’ai allumé un cierge
Pour votre beau pays
Après toutes vos peines,
Grâce à cette neuvaine,
Viendra bientôt j’espère
La paix en Arménie.
Le jour de la Saint Juste,
Sur l’autel des prières,
J’ai allumé un cierge
Pour votre cher pays
Afin que la lumière
De notre humanité,
Qui brille pour les Justes
Œuvrant sur cette Terre,
Garde en son feu sacré
Nos sœurs et nos frères
D’Artsakh et d’Arménie,
Et préserve leur vie.
A vous
Vous qui avez porté neuf lunes cet enfant,
Vous qui avez peut-être souffert en accouchant
D’un superbe bébé qui faisait la fierté
De sa grande lignée, éprouvée si souvent,
Vous qui avez nourri de votre lait l’enfant,
Vous qui l’avez veillé chaque nuit patiemment,
Vous qui l’avez bercé dans vos bras doucement,
Charmée par les sourires de ses yeux innocents,
Vous qui l’avez guidé lors de ses premiers pas
Vous qui avez compris ses « comment », ses « pourquoi »,
Vous qui avez perçu ses tout premiers émois
Et l’avez régalé de vos bons petits plats,
Vous qui avez œuvré à son éducation,
Vous qui avez suivi sa belle évolution,
Vous qui l’avez toujours soutenu ardemment
Et lui avez transmis ce qui comptait vraiment,
Vous qui avez frémi en voyant que la guerre
Surgissait aux frontières de votre cher pays,
Et l’avez vu grandir pour devenir cet être
Capable de choisir en son âme et conscience
Et d’assumer les choix qu’il a faits pour sa vie,
Vous qui, dans cette crainte à l’estime mêlée
Devant ce jeune adulte qui ne se soumet pas,
Avez pu l’embrasser une dernière fois
Juste avant qu’il ne quitte les lieux de son enfance,
Engagé volontaire pour garder sa patrie,
Qu’il vienne d’Arménie ou de sa diaspora,
À vous qui restez là avec les yeux ouverts
Et le cœur en suspens, de jour comme de nuit,
À vous qui apprendrez peut-être la nouvelle
Qu’il est mort sur le front et ne reviendra pas ;
J’aimerais tellement vous serrer dans mes bras,
Vous réchauffer le cœur, pour épancher vos larmes…
Je voudrais vous écrire que l’on n’oubliera pas
Les garçons et les filles qui sont tombés là-bas,
Repoussant l’agresseur autant qu’il est possible
Avec leur âme fière, avec leur âme digne,
Avec leur enthousiasme, leur courage et leur foi !
Mais qu’il est difficile de regarder la liste
De ces noms qui s’alignent comme autant de cercueils,
Ces noms de jeunes gens, ces noms de jeunes filles,
Ces hommes et ces femmes qui ont donné leur vie
Pour servir leur nation avec gloire et honneur,
Protégeant sans faillir la civilisation
Qui fit d’eux ce qu’ils sont, et que nous partageons,
Nous qui sommes ici, avec pour seules armes
Nos marches, nos discours, nos drapeaux, nos alarmes,
Nous qui sommes unis par les mêmes valeurs…
Qu’attendons-nous enfin pour agir bel et bien ?
Que dira-t-on demain pour justifier nos actes
Si l’on ne soutient pas nos frères de l’Artsakh ?
Artsakh
Beaucoup n’ont pas vingt ans, mais ils partent pourtant
Défendre les frontières de leur chère patrie.
Ils savent, c’est certain, quel en sera le prix,
Car ils ont pour tout choix ; gagner ou disparaître.
Peuple martyrisé qui pleure ses enfants,
Lui qui en a tant vu depuis des millénaires ;
Purgé de ses savants, ses intellectuels,
Peintres et écrivains, musiciens et poètes,
Prêtres et militaires, ou simples paysans,
Durant ce génocide encore si présent…
Historique berceau de notre chrétienté
Luttant pour protéger sa civilisation,
Sœur aînée de la France aux héros inspirants ;
La lointaine Arménie, amputée de ses terres,
Garde pieusement l’âme de ses ancêtres
Et la foi immuable en leur enseignement.
Mais tandis qu’elle aspire à vivre dans la paix,
Elle ne laissera pas piétiner ses frontières,
Elle ne permettra pas que l’on souille ses terres,
Elle n’acceptera pas que l’on vienne en vainqueur
Bafouer ses valeurs sans les défendre aussi ;
Et pendant que le monde observe et négocie,
Soucieux de ménager ses intérêts futurs,
Ces jeunes qui avaient l’avenir devant eux,
Jeunes gens, jeunes filles, fiers et courageux,
Venus pour protéger de leurs mains leur pays,
Ces hommes et ces femmes sacrifient leur futur
Et, de toute la force que donne leur esprit,
Font face à l’ennemi et luttent sans répit
Afin de préserver notre riche culture.
* Haut-Karabakh
