Ils se tenaient par la menotte

À peine plus hauts que trois pommes,
Ils se tenaient par la menotte
Ces milliers d’enfants rescapés
D’un effroyable génocide
Implacablement planifié ;

Marée humaine de bambins
Frappés par la folie des hommes,
Ces survivants de l’indicible
De père et de mère orphelins,
Privés d’enfance pour toujours,

Avec la vie pour tout cadeau,
Pour famille quelques photos,
Et le souvenir de l’amour
Qui émanait de leurs parents
Pour les préserver du néant.

Cette épreuve en ferait des êtres,
S’ils n’avaient préféré l’oubli
Pour se protéger d’un enfer
D’insoutenable barbarie,
Prêts à préserver à tout prix
La mémoire du doux pays
Qui avait bercé leurs ancêtres ;

Écrin de foi et de beauté
Aux admirables paysages,
Culturellement raffiné,
Riche d’attachants personnages
Profonds, loyaux et courageux,
À la farouche volonté
De rester libre sous leurs cieux.

Le plus grand orphelinat du monde se situait dans la ville d’Alexandrapol, (Gyumri), au nord-ouest de l’Arménie actuelle, avec plus de vingt mille enfants arméniens ayant perdu leur famille dans le génocide des Arméniens par les Turcs, entre 1915 et 1923.

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