Quand ceux que pourtant vous aimez
Jettent leur pavé dans la mare,
L’intensité de cette vague
Vient largement éclabousser
Ce qui se trouve à sa portée
Quand ceux que vous avez bercés
Décochent leur flèche acérée
Sur leur cible, bien qu’éloignée,
Ce trait lancé avec adresse
Peut blesser un cœur à jamais
Ceux qui sont sensés vous aimer,
Ceux qui vous côtoient, vous connaissent,
Et faisant fi de vos faiblesses,
Votre vulnérabilité,
Laissant votre être désarmé
Viennent d’un mot, ou d’une lettre
Délibérément rédigée,
Tuer la spontanéité,
Le dévouement et la tendresse
Qui jusqu’alors vous animaient
Faut-il répondre ou ignorer ?
Faut-il garder au fond de l’âme
Cette remarque empoisonnée ?
Faut-il risquer d’à jamais perdre
Cette affection qui nous liait ?
Comment tolérer qu’on nous blesse,
Que l’on nie notre intégrité,
Sans à notre tour offenser
Ceux-là dont l’existence même
Nous est intimement liée ?
Cependant, et plus que jamais,
C’est à nous de calmer les choses,
Et sous une brassée de roses
Venir éteindre le brasier
Qui aurait pu nous consumer