– À ceux qui ne protestent pas quand ils peuvent le faire… –
Et quand il sera trop tard,
Quand il ne nous restera
Plus que nos yeux pour pleurer,
Que pourrons-nous invoquer ?
Que nous ne le savions pas ?
Que nos journaux préférés
Ou nos chaînes de télé
Ne nous ont pas informés
Ou mal, pourquoi le nier ?
Sujets à peine effleurés,
Avec trop de zones d’ombre
Ou des points de vue biaisés.
Lors, peut-être verrons-nous
Que ces faits dissimulaient,
L’arbre cachant la forêt,
Pots-de-vin et intérêts,
Manœuvres électorales,
Trahissant toute morale
Sous un vernis éhonté
De respectabilité.
Peut-être, encore une fois,
Crierons-nous : « Plus jamais ça ! »,
Décelant les amalgames
Jalonnant ce nouveau drame ;
Ne ressentant pas le poids
De la culpabilité,
Ou tentant de balayer
Nos responsabilités.
Peut-être pleurerons-nous,
De rage ou de repentance,
Devant cette indifférence
Que l’on n’a pas pu briser ;
Peut-être que nos consciences,
Après s’être réveillées,
Éprouveront le regret
De n’avoir su protéger
Cette part d’humanité,
Fondement de l’existence,
Marquant notre appartenance
À un monde évolué.