A celles et ceux qui ne peuvent pas écrire

Je pense à celles et ceux qui ne peuvent écrire
Car ils sont à la peine et craignent de mourir,
Parce que chaque jour est un nouveau défi,
Qu’ils souffrent dans leur chair et luttent sans merci.

Je pense à celles et ceux qui ne peuvent écrire
Tandis que leur esprit s’éclipse ou se déchire,
Parce que cela même est inenvisageable,
Car ils sont hors du temps, sans feuille ni stylo,
Parce que leur cerveau est pris dans un étau
Et que s’en évader est inimaginable.

Je pense à celles et ceux qui ne peuvent écrire
Parce que c’est la guerre, qu’ils connaissent le pire,
Ou bien laissés pour compte, dépourvus d’avenir,
Obligés de passer en mode de survie
Dans une société dite démocratique ;
Quand les besoins primaires prennent toute la place
Qui reste dans la tête, entre la peur panique
D’une agression physique, la recherche d’un gîte,
D’un couvert et d’un lit où l’on puisse dormir…

Je pense à celles et ceux qui ne peuvent inscrire
Leurs phrases ou leurs rimes sur le moindre cahier,
Parce que privés de mots ou ne sachant écrire
Ils se trouvent coupés de cette activité,
Étrangers malgré eux dans leur propre pays…

Et moi qui m’apitoie sur mes petits émois,
Le bonheur et la joie, la beauté qui s’invite,
Les oiseaux, le soleil et la douceur de vivre,
J’ai le cœur qui se serre en évoquant cela.

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