C’est un homme qui chante

– À Hayk Harutunyan –


C’est un homme qui chante bien qu’encore attablé,
Les yeux perdus au loin vers une autre contrée,
Dans toute la grandeur de sa simplicité
Et l’émotion sincère de ce chant retrouvé
 
C’est un homme qui chante, pris dans sa vérité,
Le visage habité par tant de gravité
Qu’on ne peut qu’écouter ces couplets émouvants,
Et l’on compatit même de le voir ennuyé
Par l’aigu de sa voix qui peine par moment
 
C’est un homme qui chante à la fin du repas,
Il sourd de sa poitrine comme un pleur étranglé,
Tandis que deux amis accompagnent son chant ;
Harmonies de guitare et de luth oriental
Jouant la mélodie et renforçant sa voix,
Partageant les accords d’un moment d’amitié
 
C’est un homme qui chante, triste et digne à la fois,
D’un élan spontané qui arrête le temps,
Cet air mélancolique que chantaient des soldats
Terrés dans les tranchées, tout en se languissant
D’une mère restée en Arménie, là-bas
 
C’est un homme qui chante, comme une autre prière
Qui s’insinue en vous et vous serre le cœur,
Au nom de son pays et de tous ses ancêtres,
Si loin de sa famille qui demeure en son cœur
Il chante simplement, dépassant les frontières,
Cette chanson poignante arrivée jusqu’à moi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *