Tristes échos de Palerme

– À Élio –

Votre voix dans un souffle, à l’autre bout du fil,

Partageant son vécu à l’oreille attentive

D’une illustre inconnue par le biais incertain

D’une conversation sincère et empathique

Qui déborde soudain du cadre juridique

Où elle s’inscrivait, sous l’étonnant instinct

De deux êtres liés par le désir commun

De plaider pour un monde un peu moins inhumain.

Besoin irrépressible de transmettre à autrui

Le chagrin permanent d’une âme dévastée,

Accablée d’assister à l’odieuse agonie

D’un peuple prisonnier d’une terre meurtrie

Qui laisse un goût amer à ceux qui sont partis,

Pour vivre décemment dans quelque autre pays.

Tragiques confidences, douloureuses suppliques,

Flot ininterrompu d’observations sinistres,

Courant impétueux où tout à coup jaillissent

Des tourbillons de peur et des vagues de crimes

Qui vous serrent la gorge, broient votre âme sensible.

Fausse démocratie, meurtres sans sommation,

Des années de misère et de renoncement ;

Bilan désespérant d’élus de la nation

S’étant désengagés de leur noble mission,

Laissant les habitants dans un tel abandon

Qu’il en est pathétique, comparé au prestige

De tous ces monuments bâtis avec talent ;

Culture mémorable, remarquables vestiges

Recelant le trésor de ces chefs-d’œuvre antiques ;

Intemporelle manne réservée aux puissants.

Un lugubre tableau dépeignant la Sicile,

Et plus encor Palerme où votre cœur réside,

En raison de la pègre asservissant cette île

Dont la population reste prise pour cible,

Livrée à la mafia qui corrompt et trucide

Sans aucun état d’âme qui veut sortir du rang

Et règne sans partage par ses crimes de sang.

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