Le Petit Prince est arrivé

Quand le Petit Prince a quitté
Son étoile pour explorer
Cette planète appelée Terre,
Il ne pensait pas y trouver
Si peu de générosité,
Et ça l’a beaucoup attristé.
 
Arrivé dans la capitale,
Il a lentement traversé
Avenues et rues désertées,
Observant sans rien négliger
Cette ville monumentale
Où ses pas l’avaient dirigé.
 
Il n’y avait ni champ de blé
Ni rose sur aucun rosier,
Pas de volcan à ramoner
De renard à apprivoiser,
Ni mécano pour dessiner
Son mouton sur quelque carnet.
 
Paris était vide et austère.
Quelques âmes abandonnées
Couraient – vers quelle destinée ? –
Préoccupées par leurs affaires…
Seul un peintre en son atelier
Enseignait l’art à ses élèves ;
 
Il l’invita à s’installer
Afin d’évoquer les sujets
Qui lui brûlaient déjà les lèvres,
Échangeant ses questionnements
Contre les fruits de l’expérience
Pour mieux comprendre l’existence,
Tant il avait à cœur d’apprendre
Et parfaire ses connaissances.
 
Quittant cet endroit à regret,
Riche des idées partagées,
Il écarquilla, consterné,
Ses beaux yeux au regard si tendre,
Affligé par ce qu’il voyait
Parmi ces êtres égarés
Dont la vie n’avait pas de sens ;
 
Perdue en manèges futiles,
Sans réelle cause à défendre,
Sans qu’un amour ne la transcende
Ou qu’elle soit illuminée
Par une profonde amitié
Qui embellisse l’existence…
 
Étonné, il s’interrogeait
Sur notre insatiable appétit
De trop terre à terre envies,
Sachant que ce qui est précieux
Est invisible pour les yeux,
L’essentiel n’a pas de prix ;
Il ne s’achète ni ne se vole
Mais il se construit et se donne
 
Car au plus profond de nos âmes,
La seule raison qui vaille
Vraiment l’effort d’exister,
C’est de rechercher sans cesse,
Entre les mots et les gestes
L’éclat de la vérité,
Guidant malgré la faiblesse
D’un manque de clairvoyance
Nos humaines espérances.


Hommage à Antoine de Saint-Exupéry et à son admirable Petit Prince.

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