Quel mal ont-ils commis

– Au peuple de l’Artsakh, sous blocus azéri depuis le 12-12-2022 ! –


Quel mal ont-ils commis pour devenir leur cible ?

Ils sont nés simplement, rien de répréhensible,

Sur les terres sacrées où vivaient leurs ancêtres

Autour d’un mont céleste mentionné dans la Bible.

Ils n’ont pas mérité de subir ce calvaire

Et vivent aujourd’hui des heures difficiles,

Menacés au grand jour jusque dans leurs frontières

Par les tirs incessants des soldats azéris.

Comment font ces parents, ces grands-pères, ces pères,

Ces grands-mères, ces mères veillant sur leurs enfants ?

Comment font tous ces gens pour supporter autant

D’épreuves quotidiennes et faire front pourtant ?

Ces familles debout qui protègent leur terre,

Leur maison et leurs bêtes, seuls biens qu’elles possèdent ;

Ce peuple qui se bat pour sauver son pays,

Sans loyaux alliés face à ses ennemis

On n’imagine pas ce qu’il faut déployer

De courage, d’espoir et de ténacité

Pour endurer le manque, l’isolement, la peine,

Survivant de son mieux au froid et à la haine

À l’absence de soins, d’horizon, de moyens,

La carence de fruits et de légumes sains

Pour garder la santé et nourrir les enfants

Privés des produits frais cultivés au jardin.

Ils souffrent, c’est un fait, mais résistent pourtant,

Soutenus par leur foi dans leurs chères montagnes,

Certains de leur bon droit puisqu’il est capital

De ne baisser les bras que quand la mort vous prend


Car la vie n’attend pas d’avoir la permission

Pour déployer ses ailes et chanter sa chanson.

Terre tremblée

– À tous les sauveteurs et à tous ceux qui aident, selon leurs possibilités,

sur place ou de plus loin… –



Terre tremblée, murs fissurés,

Toits qui s’effondrent ;

Sous les décombres

Tant de tragédies endurées

Des corps retenus prisonniers,

Dans cette mort prématurée

Qui ne fait pas de différence

Entre les nationalités

Les sauveteurs sont à pied d’œuvre ;

Au coude à coude, volontaires,

Fouillant avec persévérance

Sans économiser leur peine

Leurs mains parfois pour seules armes,

Pour sauver ces âmes humaines

Sous les gravats ensevelies,

Tant qu’un espoir ici frémit

Et pour quelques vies épargnées,

Quelques poignées de survivants

Sortis d’écrasants éboulis,

Un miracle, de temps en temps,

Glisse un sourire entre nos larmes.

Que ne suis-je colombe

– À l’Artsakh, à l’Arménie, à ceux qui ont ouvert les yeux

et à tous ceux qui les ouvriront… –


À nous qui sommes là, à battre le pavé,

À suivre les nouvelles et à les relayer,

Nous qui perdons patience à force d’écouter

Ces discours qui ne sont jamais suivis de faits,

À vous qui êtes là, à subir de plein fouet

Le blocus et la haine savamment distillée,

Vous qui portez le poids de ces persécutions

Et doutez de ce monde plein de contradictions,

À nous qui pressentons ce qui peut arriver

Si nous ne prenons pas très vite la mesure

Du calvaire d’un peuple qui, pansant ses blessures,

Se bat avec courage et opiniâtreté,

À vous qui espérez l’intervention concrète

D’un pays vénéré pour sa gloire passée,

Cette France, symbole de valeurs partagées,

Qui tarde cependant à relever la tête…


Que ne suis-je un oiseau pour vous offrir mes ailes ?

Que ne suis-je colombe pour vous porter la paix ?

Plus rien

– À l’Artsakh, qui résiste toujours après 49 jours de blocus azéri…


Plus rien dans les boutiques,

Habitants affamés ;

Le couloir de Latchin

Complètement bloqué ;

L’enclave est verrouillée

Rien dans les officines,

Malades condamnés ;

La solidarité

De ce peuple opprimé

Peut-elle compenser

Cette passivité

Des « forces de la paix » ?

Fausses allégations,

Vrais crimes déguisés ;

L’avenir sacrifié

Sur l’autel des marchés ;

Plus de scolarité,

Études à l’arrêt

Pour des locaux glacés

Pas toujours éclairés,

Ou l’internet coupé

Et cette indifférence

D’autres qui se targuaient

D’être des humanistes,

Des penseurs éclairés !

Où sont nos philosophes,

Nos auteurs, nos artistes,

Représentants français

De ce qui nous fondait ?

L’heure de se lever

A bel et bien sonné !