Ce que nous en ferons

Notre monde sera ce que nous en ferons ;

Par les choix que l’on fait, engagés et sincères,

Par notre liberté d’agir et de penser

Nos esprits avisés et nos consciences claires

Par les combats menés, par nos yeux grands ouverts,

Nos rêves assumés, nos chansons et nos vers,

Nos refus obstinés d’avaler des vipères ;

Bien avant que nos corps soient en momies changés

Notre monde sera ce que nous en ferons

L’Artsakh ne serait plus

– Au peuple de l’Artsakh –

L’Artsakh ne serait plus ?

Sans rien pouvoir changer,

L’on sonnerait le glas

D’une démocratie,

Sans plus se révolter,

Lassé de s’émouvoir,

Résigné et hagard ?

L’Artsakh ne serait plus

Qu’une terre perdue,

Tant d’autres avant elle ;

Et l’on s’habituerait

À laisser les tyrans

Proférer des menaces

Et tirer les ficelles ?

L’Artsakh ne serait plus ?

Faudrait-il accepter

Cette fatalité

Puisque le mal est fait ?

Voir ces croix enlevées,

Ces sites profanés,

Ces lieux débaptisés,

L’Histoire falsifiée,

Tout en restant muets,

C’est trop nous demander.