Dans la cour de la maternelle
S’amuse une poignée d’enfants,
Des calmes aux plus turbulents.
Il y a ceux qui obtempèrent
Ceux qui ne se laissent pas faire,
Les rêveurs et les solitaires,
Les futés, les boucs émissaires
Ceux qui « rapportent » à la maîtresse,
Les crâneurs et les grands timides
Les querelleurs et les craintifs,
Les pacifiques, les cruels
Ceux qui jouent aux petits caïds,
Ceux qui se satisfont des miettes,
Ceux qui préfèrent s’afficher
Au côté des plus « populaires »
Quand les gamins plus « ordinaires »
Suivent peu à peu leur chemin
Sans trop s’évertuer à plaire
Ni vouloir nuire à leur prochain…
Dans cette mini société
Tout semble déjà préparé
Pour qu’en dépit de leur jeunesse
Ils copient sans même y penser
Les irrépressibles travers
Que leur ont transmis leurs aînés.
Qui demain brisera ce cercle
Bien plus vicieux qu’il n’y paraît,
Qui nous écrase, nous oppresse
Et nous asphyxie à moitié,
Rendant leurs lettres de noblesse
À de plus belles qualités ?
Archives de la catégorie : Réflexions sur la nature humaine
- A bas bruit
- A celles et ceux qui ne peuvent pas écrire
- A vous
- Allons le monde
- Amis, si nous voulions
- Anticipation
- Arménie, 8 mai 2018
- Artsakh
- Au chauffeur de la ligne 7
- Au grand bal des démasqués
- Bonheur d’une rencontre
- C’est la guerre
- C’est un homme qui chante
- Ça suffit !
- Ce que nous en ferons
- Ce qui m’émeut
- Censure
- Cet enfant
- Cette petite flamme
- Chaque petit bienfait
- Contrastes
- Convention
- Cosmonaute
- Dans la cour de la maternelle
- Dans les épreuves
- Dans quel monde vivons-nous
- De rouges camélias
- Debout à vos côtés
- Déluge d’eau et de larmes
- Des bombes tombent du ciel
- Destin
- Deux poids et deux mesures
- Deux-mille-vingt-deux
- Douleur aiguë
- Elle était
- Empathie des cœurs
- Engrenage mortifère
- Equilibre
- Et quand il sera trop tard
- Eternelle Artsakh
- Ferme les yeux, petit
- Fracas et violence
- Grain de sable au tribunal
- Haut-Atlas
- Héritage ancestral
- Il faut vivre
- Il n’est de vérité
- Il neige sur Stepanakert
- Il paraît que c’est l’Avent
- Il suffit d’un oiseau
- Ils se tenaient par la menotte
- J’ai repris le chemin
- J’attendais
- Jusqu’à soi
- L comme
- L’adieu à la mère
- L’Artsakh est à vous
- L’Artsakh ne serait plus
- L’énergie de la vie
- L’espace d’un instant
- La goutte qui fait déborder le vase
- La machine à broyer
- La peste brune
- La vie ne nous épargne pas
- Labyrinthe des ténèbres
- Le jour de la Saint Juste
- Le Petit Prince est arrivé
- Le regard de Karen
- Le répit est fini
- Le Roi s’amuse
- Le temps de l’échange
- Les gens que l’on côtoie
- Les survivantes
- Leurre
- Libertatea
- Liberté Égalité Fraternité
- Litanie
- Marche pour la planète
- Martiki yerke *
- Merci pour les discours
- Mes larmes ne suffiront pas
- Missak et Mélinée entrent au Panthéon
- Ne changeons rien
- Neuf mois pour se préparer
- Nous n’emporterons rien
- Ombres noires
- Où est passée la joie
- Où sont donc passées les femmes
- Passe-passe
- Petite bulle
- Plus rien
- Pose ta pierre
- Pour Anna
- Pour Anthony
- Pour l’Artsakh
- Pour Olga
- Pourquoi écrire
- Pourquoi le silence
- Premier janvier
- Prison corporelle
- Quand ceux que pourtant vous aimez
- Quand Paris dansait
- Quarante-quatre jours et bien plus…
- Que faisons-nous
- Que ne suis-je colombe
- Que sait-on
- Que sommes-nous
- Quel mal ont-ils commis
- Quelques deux cents prisonniers
- Rendez-vous près de Komitas
- S’il nous reste la vie
- Se peut-il
- Semez des graines !
- Si douce Arménie
- Sonnette d’alarme
- Sur le mont Valérien
- Sur le quai de Riquet
- Ta peine
- Tant de vœux
- Terre tremblée
- Tous ces morts
- Tout est là
- Tout me blesse
- Toutes nos blessures
- Trahisons et confidences
- Trésors de synchronicité
- Triste printemps en Colombie
- Tristes échos de Palerme
- Trouver les mots
- Tu leur diras
- Tu parles de ta fin
- Un homme qui chante
- Un jeune garçon veille
- Un jour ordinaire
- Un tel acharnement
- Une âme qui passe
- Une hirondelle en hiver
- Une petite grand-mère
- Viols
- Vivre
- Voilà la situation
- Vous nommez ça comment
Tant de vœux
Tant de vœux à souhaiter
Et tant de malheureux
À la rue, rejetés,
Renfrognés ou hagards,
Réfugiés ou clochards,
Sans abri ni foyer
Tant d’êtres délaissés,
Errants et solitaires,
Toujours sur le départ ;
Sans amour ni regards,
Sans vêtements d’hiver
Ni plat chaud pour combler
Leurs ventres affamés
Ou leurs âmes glacées,
Couchés sur la chaussée
À même le bitume,
Protégés de cartons,
De tentes de fortune,
Échoués sur le quai
D’un métro parisien,
Avec pour compagnon
La présence d’un chien
Naufragés quelques temps,
Privilège indéniable,
Sur la grille de métal
D’où s’échappe en tremblant,
Trop vite évaporée
Dans l’air froid de janvier,
La chaleur qui émane
D’un chauffage central…
Stoppés dans leur élan,
Invisibles souvent,
Perdus parmi des gens
Qui courent après le temps,
Ils regardent passer
L’humanité pressée,
Endurant sans broncher
Et pendant des années
Privations et souffrances,
Dans une indifférence
Qui heurte la raison.
Premier janvier
Quand une année s’achève
L’autre prend la relève.
On rêve d’une trêve
Dans la course du temps
Et dans l’enchaînement
Des mauvaises nouvelles.
Tant de résolutions
Traversent les esprits,
Se partagent, se prennent
À l’oral ou l’écrit…
On transmet ses bons vœux,
On souhaite la santé,
Un bonheur contagieux,
L’amour et l’amitié
On voudrait que la paix
Règne enfin sur la Terre,
L’on croit et l’on espère
Que tout peut s’arranger.
Dès que l’année démarre,
Chaque premier janvier,
C’est un nouveau départ.
On se sent habité
D’une belle énergie,
Une grande empathie
Toujours renouvelée.
Est-ce réalisable ?
Et serons-nous plus sages ?
Apprenons à tirer
Les leçons du passé ;
Évitons la colère,
La haine, les regrets,
Le temps perdu passé
En stériles procès.
Refusons la misère
La plus élémentaire,
Affective, matérielle,
Et la spirituelle,
Trop souvent négligée.
Œuvrons pour dépasser
Les propos qui enferment,
Les pensées affligeantes,
Les appétits vulgaires
Ou les idées clivantes,
Savourons le présent,
Vivons sans se lasser
Chaque pas en avant,
Chaque petit progrès
Transmettons le respect,
Répandons l’allégresse,
Célébrons la beauté
De l’âme et de la Terre,
Aimons avec tendresse
Cherchons la vérité,
Accueillons la lumière,
Soyons juste sincères.
N’est-ce pas l’essentiel
Que l’on puisse espérer ?
J’aimerais pour nous tous
Une année toute douce,
Riche de poésie,
De projets inspirants,
De rendez-vous charmants
Et d’hymnes à la vie.
Tu parles de ta fin
Tu parles de ta fin avec tant d’insouciance,
Même si l’on sait bien qu’elle est inéluctable,
Comme si ta droiture te protégeait du mal
Et des vaines angoisses de tant d’êtres humains.
Tu parles de ta fin avec tant d’innocence
Que j’en reste troublée encor longtemps après,
Comme si l’existence n’était juste, au final,
Qu’une petite étape avant d’aller plus loin.
Tu parles de ta fin avec tant d’espérance,
Que tu parviens encore à me persuader
Que tu auras le temps de te réaliser
Avant de retourner aux tout premiers rivages.
Tu parles de ta fin avec tant d’évidence,
Comme si ça n’avait rien d’une vraie menace,
Comme si le Seigneur saluait ton audace
Et te guidait toujours de son esprit serein.
Tu parles de ta fin avec tant d’assurance,
Comme si tout cela n’avait pas d’importance,
Comme si tu n’avais déposé tes bagages
Que le temps de capter dans la réalité
L’essentielle beauté, la lumière admirable,
L’incroyable énergie qui brille dans ton âme,
Pour les restituer dans chacune des toiles
Que tu offres au monde en guise d’héritage.
Equilibre
Perché seul sur l’antenne,
Scrutant la ville floue
D’un brouillard matinal
Réfractant doucement
La clarté incertaine,
Ce Pigeon est debout,
Tel un gabier posté
Au cœur de nulle part,
Fixant cet océan
D’immeubles, de maisons,
De routes, de trottoirs,
Entre béton, ciment,
Goudron, verre et métal.
Sur son mât de misaine
Il observe la scène ;
Se demandant peut-être
Comment les hommes font
Pour ainsi saccager
Irréversiblement
Ce monde qu’on leur prête,
S’efforçant de survivre
Dans ce décor stérile
Et inhospitalier,
Au lieu de s’amender
Et reconsidérer
Leurs projets insensés.
Quand vont-ils réagir,
Cesser de bousculer
Ce fragile équilibre,
Apprendre à partager,
Si c’est encore possible,
Cette belle planète
Pour vivre en harmonie,
Avec les autres êtres ?
La balle est maintenant
Dans le camp de tous ceux
Qui n’ont pas froid aux yeux
Et, relevant la tête,
Faisant fi du passé,
Changeront leur présent
Et seront exemplaires
Pour qu’un lendemain vienne,
Dans la douce lumière
Des peuples éveillés.