Mélodie

Le jour était déjà levé,
Je voyais poindre sa lueur.
En arrivant à leur hauteur
Les lampadaires se sont éteints,
Laissant un filet orangé
Légèrement fluorescent
Briller au cœur du métal blanc.

Toujours les mêmes trilles,
Mélodie du bonheur
De cet oiseau chanteur
Que je ne vois jamais,
Mais dont les sifflements
Réjouissent mes oreilles
Et réveillent mon cœur.

Il n’y a pas de soleil.
Le ciel, opaque et gris,
Diffuse sa lumière
Timide et singulière.
L’humidité est là
Et la fraîcheur aussi…
Je marchais d’un bon pas,
Je m’arrête et j’écris.

Beau sapin

Mon beau sapin, roi des forêts
L’hiver étreint la terre,
La neige couvre les vallons
Les oiseaux quittent les sillons,
Mon beau sapin au doux parfum
Ta présence m’est chère.
 
Mon beau sapin, toi qui brillais
De milliers de lumières,
Tu as perdu ta majesté
Loin des massifs où tu es né,
Mon beau sapin, roi des forêts,
Séparé de tes frères.
 
Mon beau sapin, au lendemain
Du saint-anniversaire,
L’aiguille maintenant jaunie
Tu as perdu ton alibi,
Mon beau sapin, roi des forêts
Tu n’as plus de mystère.
 
Mon beau sapin, roi des forêts
La ville était un piège,
Toi qui parais de ta beauté
Les courtes journées de Noël,
Mon beau sapin, loin des forêts
Ta disgrâce me peine.