Dans son habit du dimanche
Plumes noires, plumes blanches,
Élégante en queue-de-pie,
La coquette s’enhardit
Tout en gardant ses distances,
Attirée par ce qui brille.
La jacasse va et vient
Dans les parcs, les jardins
Qui embellissent la ville.
Voletant de toit en toit
D’arbre en arbre, la voilà
Dans sa tenue d’apparat,
Avec son long balancier
Qui s’irise de violet.
Plumes de jais, reflets bleus,
Chatoyances métalliques,
Les Ageasses rassemblées
Sur les câbles électriques,
Fanfaronnent bien un peu.
Elles se toisent, se chamaillent,
Curieuses, vives, bavardes,
Tandis qu’elles jouent au jeu
De la chaise musicale.
Quand les Pies sont de sortie,
Jabots noirs et ventres blancs,
Elles se disputent souvent
Et s’ébattent bruyamment ;
Mais en les voyant voler
Toutes plumes écartées,
Dans leur superbe livrée
Et leurs gants de communiantes,
Je ne peux pas m’empêcher
De les trouver attrayantes,
D’apprécier leur prestance,
Leur plumage distingué
Et cette franche alternance
Des plumes noires et blanches.