Verte

Verte sur le feuillage
De mes plants de tomates,
J’ai admiré la belle
Tenue de camouflage
De cette sauterelle.

Verte parmi les vertes
Feuilles du physalis,
J’ai vu cette punaise
M’observer d’un œil fixe.

Verte comme la tige
Qui reste après l’orgie,
J’ai trouvé la chenille
Malgré son mimétisme.

Le balcon est si vert
Avec toutes ces plantes,
Qu’il ressemblerait presque
À une forêt vierge !

À vous, petites bêtes
Qui pourriez vous méprendre ;
Il n’y a pas de tenue,
Aussi verte soit-elle,

Qui ne soit parvenue
À vous faire disparaître
Définitivement
De mon champ visuel. 

Pour vous toutes, aperçues
Souvent à votre insu,
Ne craignez pas demain
De périr par ma main.

Il n’est pas nécessaire
De redouter la fin
Et de fuir derechef
Dans un autre jardin ;

Mais je sais les dangers
Qui vous guettent, à la ronde
Les occasions abondent
Pour servir de gibier.

La vie est ainsi faite,
Hélas toujours trop brève,
Et souvent méconnue
Quand il s’agit d’« insectes ».

Aussi je vous salue
Dans ce petit poème,
Qui vous a plu j’espère,
Et vous dis simplement

De vivre intensément
Fidèles à vous-mêmes,
Tout le temps qu’il vous reste…
Et à demain, peut-être !

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