J’ai vu le soleil se lever
Dans un ciel bleu baigné de rose,
Et la lumière s’échapper
D’une mer de nuages mauves,
J’ai vu l’oiseau dans les branchages
D’un arbre encore sans feuillage
Et son nid en ombres chinoises,
Se détacher dans l’air turquoise.
Quel enchantement de goûter
À chacune de ces merveilles,
En levant les yeux et le nez,
En gardant le cœur en éveil,
Et de pouvoir les partager
Avec d’autres, dans un poème.
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J’aime
Je suis une contemplative
J’aime le soleil et la pluie,
J’aime la neige, j’aime le vent,
La lune et l’étoile qui brille ;
J’aime la mer et les alpages,
La lumière sur les rochers,
J’aime le ciel quand vient l’orage
La campagne, les belles forêts,
Regarder les plantes pousser…
J’aime la faune, j’aime la flore,
J’aime l’insecte minuscule,
La transparente libellule,
L’aurore autant qu’un crépuscule ;
J’aime la brise et les nuages,
Les planètes au firmament,
Les arcs-en-ciel, la terre, la plage,
J’aime le silence et les chants,
La marche à pied, les feux de camp ;
J’aime aussi les airs nostalgiques,
J’aime tes mots et leur musique
Quand j’entends ta langue natale,
Ton accent écrit et oral,
Et tes yeux quand ils me sourient.
L’astre d’or
Éclaboussant les cieux
De sa lumière vive,
L’astre d’or a jailli
Juste devant mes yeux
Il déploie le grand jeu,
M’éblouit, me captive,
Caressant de ses feux
La neige qui scintille.
De ma table
De ma table de travail,
Entre les pierres et le ciment
Des hauts murs des bâtiments
Et le peu d’horizon
Que me laissaient les toits
Au-dessus de Paris,
J’ai vu se colorer
Un morceau de ciel gris
Par chance rescapé
D’une ville étouffée
Par trop de constructions.
J’ai vu cette lumière
Belle et douce à la fois,
Un avant-goût d’Eden
Pour qui sait apprécier
Les beautés de ce monde ;
J’ai vu se dérouler
En fondu enchaîné
La valse des rosés,
Subtils et délicats,
Les teintes de safran,
Les pêche et orangés…
J’ai vu chaque seconde
De nouvelles couleurs
Qui visitaient la gamme
Des bleus jusqu’aux violets
En passant par le parme ;
Des camaïeux légers
Aux pigments concentrés,
De l’outremer foncé
À l’indigo intense,
Jusqu’à ce que la vue
Que j’ai de ma fenêtre
Ait soudain disparu,
Happée par la nuit d’encre
Bien que ce ne soit pas
Encore l’heure que je rentre.
A la fenêtre
Le jour est bien levé,
Je suis si fatiguée
Que je serais tentée
D’aller me recoucher.
Mais le soleil est là,
Lumineux dans le ciel,
Superbe en son écrin
De nuages moirés
Traversés par les mouettes.
Un corbeau sur l’antenne
M’a vue à la fenêtre
Mais ne s’en effraie pas.
Je reste longuement
À observer cela.
Quelle joie de pouvoir
Contempler les scénettes
Qui se jouent devant moi,
Nouvelles chaque fois.
Je ne m’en lasse pas.
Il y a quatre étourneaux
Maintenant sur l’antenne,
Je suis bien réveillée,
Mais je ne peux rester
À bayer aux corneilles.
Il est temps de passer
Aux tâches quotidiennes
Car qui s’en chargera
Si je ne le fais pas ?