Les Mouettes

Ce matin elles sont dix
Qui tournent, virevoltent,
S’ébattent devant moi
Et me font une escorte.

Elles planent, se poursuivent,
Fières et audacieuses,
Dans un ballet rapide
Et paisible à la fois.

Elles descendent si bas
Au-dessus de nos têtes,
Qu’en allongeant les bras
J’arriverais peut-être
À caresser leurs ailes…

Si proches, si lointaines,
Elles règnent silencieuses
Sur le jour qui se lève
Et la ville frileuse.

Grand vent

Il ne vient pas du large,
Mais comme il fait du bien
Ce vent un peu sauvage
Qui fouette mon visage
Dans le petit matin !

Légèrement humide,
Doux et frais à la fois,
Voilà qu’il illumine
Mon sourire et mes rimes
D’un petit air narquois

Et cette Mouette blanche,
Que je poursuis des yeux
Dans le ciel nuageux,
Survolant en silence
Cette grise banlieue,

Est-elle aussi en manque
D’air iodé et d’embruns,
Privée de l’océan
Et de sa terre natale,
Telle un voilier errant
Loin de son port d’attache ?

Cet oiseau de passage
Au délicat plumage
Passe au-dessus de moi,
Tournoyant maintes fois.

J’arrête alors mon pas
Pour tenter de comprendre
Ce qu’il attend de moi,
Mais voilà qu’il s’en va

Sans attendre la fin
De mes observations,
Changeant de direction,
Il part dans le lointain
Rejoindre l’horizon.

Soleil et lune

Le soleil peu à peu décline à l’horizon
Il a suivi, altier, la grande parabole
Qui va d’est en ouest, suivant la progression
Dessinée dans les cieux depuis la nuit des temps.

L’astre d’or en faisant cette révolution
A traversé le ciel d’un azur sans nuage ;
Réchauffant mes épaules, caressant mon visage,
Illuminant le jour de ses tendres rayons.

J’ai tourné le regard et, placée juste en face,
Se détachait déjà la lune toute blanche
Là où, neuf heures plus tôt, il avait avec grâce
De la voûte céleste commencé l’ascension.

Un clin d’œil de l’une, et de l’autre un sourire,
Le temps de s’effacer dans le rose du soir,
Et la lune gibbeuse croissante s’illumine
Pour veiller sur la nuit qui se pique d’étoiles.