Sous le mûrier

En passant sous le mûrier
J’ai trouvé ces belles plumes
Qui sur le sol m’attendaient,
Délicatement posées
Sur un tapis de verdure
Et de feuilles desséchées.

Perdues par la perruche,
Elles m’étaient destinées.
Lors je les ai ramassées ;
Vrai trésor des Amériques
Et de ces sylves humides
D’Équateur ou bien d’Afrique.

Puis je me suis retrouvée
Face à ces précieux trophées
Réservés à des parures
De grands chefs, ou de sorciers
De peuplades oubliées
Au fin fond de la nature.

Ou bien alors était-ce,
Tout en délicatesse,
Perdus sous la ramure ;
Les bijoux colorés
De nymphes ou de fées
Dont j’entends les murmures ?

Phanères fuselées,
Pennes longues, effilées,
Ces flèches pacifiques
Ont dû m’ensorceler
Par leur couleur sublime
Dont les reflets changeants,
Fascinants, me captivent.

Comment vous les décrire ?
Vert d’eau, chartreuse ou lime,
Chatoiements de turquoise,
Pistache ou vert anis
Lumineux qui jaillissent,
Profonds et magnétiques
Comme la mer d’Iroise,
Sauvage et magnifique.

Incendie à l’horizon

Incendie à l’horizon
Mais je n’en vois pas les flammes,
Juste cette fumée âcre
Qui diffuse son poison
Et couvre d’un voile sombre
Le bleu flou d’un matin calme.

Les pompiers se mobilisent,
Je les entends qui s’activent
Quand retentissent au loin
La sirène et les pin-pon…

Les martinets continuent
Leurs grands circuits dans les nues,
Ma journée commence à peine
Mais elle débute avec eux…

Ils sont encor silencieux ;
J’entends le bruit de leurs ailes
Quand ils frôlent ma fenêtre,
Et le détail de leurs plumes
M’apparaît en transparence
Tandis qu’ils m’offrent leur danse
En cadeau venu du ciel.