Coquelicots

Nous sommes ces coquelicots
Poussés sur les pavés humides
De ces grandes villes grises ;
 
De sauvages herbacées
Délicates et fragiles,
Dont les pétales légers,
Les tendres coroles vives,
Sont autant de cœurs privés
D’espace et de liberté.
 
Il manque les champs de blé,
Le vent qui berce nos tiges,
Les passereaux dans les haies,
Les bleuets, les marguerites…
 
Quand pourrons-nous retrouver
La joie simple d’exister
Dans un décor bucolique ?

J’ai chanté

J’ai chanté le soleil et j’ai chanté la pluie,
J’ai chanté le ciel bleu, les petits matins gris,
J’ai chanté la lumière, les aurores, la nuit ;
Chanté l’astre lunaire, les étoiles qui brillent.
 
J’ai chanté la forêt, la mer et les nuages,
Chanté les arcs-en-ciel, la neige, les orages ;
 
J’ai chanté les rivières, les plaines, les cascades,
J’ai chanté l’aube claire, le feu, l’eau et la glace,
Le vent dans les bosquets, la terre, la montagne,
Le givre puis la grêle, les rochers, la campagne,
Les oiseaux, les insectes, surpris dans leur voyage.
 
J’ai chanté la nature sous toutes ses coutures
Et les saisons du cœur avec celles de l’âge,
L’enfance et ses mirages, la jeunesse qui passe,
 
La fière adolescence qui rue dans les brancards,
L’enfance qui commence, l’enfance qui finit,
La joie d’une naissance, la douleur d’un départ,
Les remises en question, les rêves, les naufrages
Les perceptions du corps, les élans, la pudeur
L’espoir et la raison, les conflits intérieurs
 
Les amours débutantes, les illusions perdues,
Les questions sans réponse, les mots qu’on n’attend plus,
Ces bonheurs trop fugaces, déjà évanouis,
Qui transmettent leur grâce et nous gardent en vie.
 
Il y a tellement à dire et à chanter
Que l’on n’est jamais trop à vouloir partager
Les beautés de ce monde, les cycles de la vie,
Les émotions profondes ; l’art de la poésie.