Les voilà revenus

– À mon frère –


Les voilà revenus pour mon anniversaire,
C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait me faire !
Depuis quelques semaines déjà je les guettais,
Sourdement je craignais qu’ils boudent cette année
Ce décor ordinaire qui nous est familier.
 
Les voilà revenus, et je les attendais,
Impatiente de voir dans nos cieux repeuplés,
Leurs rapides ballets qui zèbrent les nuées
Et leurs cris qui transpercent depuis bien des étés,
L’atmosphère voilée de nos tristes cités.
 
Les voilà revenus, alertes et pressés,
Sillonnant, si légers, nos climats tempérés,
Comme autant de faucilles au plumage de jais
Dont la course balaie notre ciel printanier,
Bien-aise d’héberger ces grisants Martinets.

Jolie Lune rousse

Jolie Lune rousse
Si proche de nous,
Tu nous éclabousses
De ton éclat roux.

En quittant à la brune
Ton berceau sur la ville,
Sous mes yeux éblouis
Et l’encre de ma plume ;

Astre de mes pensées
Tu as pu te lancer,
Solitaire et tranquille,
Si pleinement visible,
Dans l’ascension des cimes
De la voûte céleste,
Au zénith de la nuit.

Ce matin, toujours belle
Avec ta blanche mine
Déjà passée à l’Ouest,
Ta douceur se révèle
En accueillant, paisible,
De l’aube les lueurs.

Ton disque se dessine
Sur les roses splendeurs
Du jour qui vient de naître
Tandis que peu à peu
Je te vois disparaître
Dans un océan bleu,
Diluée dans les cieux.

Lune d’avril

Pleine lune d’avril,
Large écu de platine
Dont la lumière intense
Réveille l’endormie ;

Quand au cœur de ta course
Tutoyant la Grande Ourse,
Tu t’attardes un instant,
Caressant mon visage
De l’éclairage pâle
De tes rayons d’argent.

Bel astre de la nuit
Qui poursuis patiemment
Ton incessant voyage,
Je suis ta trajectoire
Songeant à tous les êtres
Guettant par la fenêtre
Ton sourire du soir.

C’est un arbre

C’est un arbre solitaire,
Majestueux survivant
De la race des géants
Déjà présents sur la Terre
Bien longtemps avant notre ère.
J’en aime la protection
Et la simple évocation
Quand, des brindilles au tronc,
Changeant au fil des saisons,
Il fait voyager nos âmes,
Met nos cœurs au diapason,
Fait la part belle au feuillage
Rafraîchit sous son ombrage,
Donne à l’oiseau sa maison.