Manège

Il fait encore un peu frais
Ça sent bon comme en été,
J’ai longuement observé
Le manège des oiseaux ;
 
Les courses des martinets,
L’élégante pie bavarde,
La perruche au vert plumage,
Les pigeons qui paradaient.
 
J’ai écouté l’étourneau,
Celui qui faisait le guet
Sur l’antenne de télé
Et sifflait sans s’arrêter ;
 
Je l’ai vu qui surveillait
Son nid, caché sous les tuiles,
Au-dessous de la gouttière,
Bien avant de s’y glisser
Une fois que le danger
Lui paraissait écarté.
 
J’ai suivi, intéressée,
Ses allers-retours au nid,
Quand il prenait avec lui
De quoi nourrir et calmer
Ses oisillons affamés,
Jusqu’aux prochaines becquées ;
 
Et assise à ma fenêtre
J’ai vu la première guêpe,
La première coccinelle,
Le tout premier papillon
Voleter près du balcon.

Arcs-en-ciel

En cette fin de journée
Au charme particulier,
C’est sous une ondée légère
Entre azur et gris fumé,

Plus loin que le peuplier
Aux nouvelles feuilles vertes,
Après les branches cuivrées
Souples et lisses de l’érable
Dissimulant les brindilles,
Entre rameaux et ramilles,
D’un ancien nid oublié

Que deux arcs-en-ciel sont nés,
Créations insaisissables
Apparues en décalé ;
L’un plus léger, l’autre intense,
Colorant les cieux d’orange
Et de tous les dégradés
Du violet à l’indigo,
Bleu, vert, jaune et orangé,

Jusqu’au rouge soutenu
Qui se dissout dans les nues,
D’un ciel d’orage venu
Du plus reculé des âges,
Porter vers nous cette image
Et concentrant crescendo
Les pigments de son tableau.

J’ai vu

J’ai vu le soleil se lever
Dans un ciel bleu baigné de rose,
Et la lumière s’échapper
D’une mer de nuages mauves,

J’ai vu l’oiseau dans les branchages
D’un arbre encore sans feuillage
Et son nid en ombres chinoises, 
Se détacher dans l’air turquoise.

Quel enchantement de goûter
À chacune de ces merveilles,
En levant les yeux et le nez,
En gardant le cœur en éveil,
Et de pouvoir les partager
Avec d’autres, dans un poème.


J’aime

Je suis une contemplative
J’aime le soleil et la pluie,
J’aime la neige, j’aime le vent,
La lune et l’étoile qui brille ;

J’aime la mer et les alpages,
La lumière sur les rochers,
J’aime le ciel quand vient l’orage
La campagne, les belles forêts,
Regarder les plantes pousser…

J’aime la faune, j’aime la flore,
J’aime l’insecte minuscule,
La transparente libellule,
L’aurore autant qu’un crépuscule ;

J’aime la brise et les nuages,
Les planètes au firmament,
Les arcs-en-ciel, la terre, la plage,
J’aime le silence et les chants,
La marche à pied, les feux de camp ;

J’aime aussi les airs nostalgiques,
J’aime tes mots et leur musique
Quand j’entends ta langue natale,
Ton accent écrit et oral,
Et tes yeux quand ils me sourient.